Prochainement, le Royaume-Uni va mener les tests de sa nouvelle bombe atomique en France. Toutefois, il n’est aucunement question de faire exploser l’ogive nucléaire. En effet, les tests seront pratiqués au sein d’une installation de recherche qui a notamment recours à la radiographie.
Une nouvelle méthode pour les essais nucléaires
Depuis l’ouverture du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) en 1996, seule une poignée de nouveaux essais ont été dénombrés. Après 1998 et quelques essais menés par l’Inde et le Pakistan, seule la Corée du Nord a en effet pratiqué des essais nucléaires jusqu’à aujourd’hui, et ce, malgré les appels de la communauté internationale et du G7.
Selon un communiqué publié le 25 mars 2024 par son ministère de la Défense, le Royaume-Uni devrait être le prochain pays à tester une bombe nucléaire. Encore très secret, ce projet baptisé Astraea concerne une ogive nucléaire nommée A21/Mk7 destinée à équiper des missiles balistiques stratégiques Trident II. Toutefois, cette initiative comporte une spécificité qui a une importance cruciale. En effet, l’objectif est ici de tester la bombe sans faire exploser cette dernière. « L’A21/Mk7 sera la première ogive britannique développée à une époque où nous ne testons plus nos armes sous terre, respectant ainsi notre moratoire volontaire sur les essais explosifs d’armes nucléaires. », peut-on lire dans le document officiel.
Des tests de la bombe nucléaire prévus en France
Après avoir stoppé ses essais nucléaires en 1995, le Royaume-Uni déclare s’être tourné vers des technologies de pointe afin de valider ses nouvelles bombes nucléaires. Le gouvernement a évoqué un laser baptisé Orion qui permet aux chercheurs d’étudier la physique des températures et pressions extrêmes présentes dans une explosion nucléaire. L’objectif ? Mieux comprendre la sécurité, la fiabilité et les performances des ogives nucléaires. Le ministère de la Défense britannique a également évoqué le recours à plusieurs superordinateurs, dont Valiant, afin d’analyser la construction, les performances et la fiabilité des bombes.
Enfin, si le développement de cette technologie a été mené à l’Atomic Weapons Establishment, à savoir le centre de recherche de la Défense britannique expert dans la fabrication d’armes nucléaires, les tests de l’ogive A21/Mk7 seront pratiqués ailleurs. En effet, le site choisi n’est autre que l’installation de recherche Epure située sur le site de Valduc de la Direction des applications militaires du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), à Salives (Côte-d’Or). Le site en question est le fruit d’une collaboration entre la France et le Royaume-Uni.
« Epure est une installation hydrodynamique technologiquement avancée située en France, près de Dijon. Les tests hydrodynamiques utilisent la radiographie pour mesurer les performances des matériaux à des températures et des pressions extrêmes. », a souligné le ministère.