Le rover chinois Yutu 2, actuellement de l’autre côté de la Lune, est en effet tombé sur une étrange petite pierre de forme très allongée. Des analyses prochaines permettront de déterminer son origine.
Le 3 janvier 2019, la mission chinoise Chang’ e-4 est devenue la première à se poser en douceur sur la face cachée de la Lune. L’atterrisseur et son rover (Yutu 2) sont actuellement toujours positionnés dans le cratère Von Karman. Vous retrouverez cette formation dans le bassin du pôle Sud-Aitken, le plus grand cratère d’impact du Système solaire.
Une roche inhabituelle
Les deux machines ont repris leurs activités le 6 février dernier après avoir « hiberné » pendant la dernière nuit lunaire. Mais un jour lunaire plus tôt, le rover est tombé sur un curieux spécimen de roche à la forme très « allongée ». Cette pierre pourrait ne pas paraître particulièrement excitante pour un œil non averti. Chez les spécialistes en revanche, la découverte a suscité beaucoup d’intérêt.
«C’est vraiment inhabituel», a déclaré à Space.com Dan Moriarty, du Goddard Space Flight Center à Greenbelt (Maryland). «Les impacts répétés, les stress dus au cycle thermique et d’autres formes d’altération sur la surface lunaire ont tous tendance à briser les roches en formes plus ou moins « sphériques », avec suffisamment de temps», poursuit-elle.
D’après la chercheuse, la forme de cette pierre, et la « crête » prononcée située près de son bord semblent indiquer que cette roche est géologiquement jeune. Il pourrait notamment s’agit d’un éjecta d’impact d’un cratère voisin, plutôt qu’une simple roche exposée.
Des analyses pour déterminer son origine
L’équipe de mission a convenu que cette petite pierre méritait une inspection plus approfondie, selon Our Space, la chaîne de vulgarisation scientifique en langue chinoise affiliée à la China National Space Administration (CNSA). Les chercheurs prévoient en effet de l’analyser prochainement avec le spectromètre d’imagerie visible et proche infrarouge (VNIS) de Yutu 2, qui détecte la lumière dispersée ou réfléchie sur les matériaux pour révéler leur composition.
«J’espère que les données spectrales permettront une évaluation de son origine, qu’elle soit locale ou exotique, c’est-à-dire de l’extérieur de cette zone», souligne Clive Neal, un expert lunaire de premier plan à l’Université de Notre-Dame.
De leur côté, Yutu 2 et son alunisseur ont déjà largement dépassé leur durée de vie nominale de 90 jours terrestres et d’un an, respectivement. Le rover, de son côté, a déjà parcouru un total de 628 mètres depuis son déploiement il y a un peu plus de deux ans.