Roundup : Monsanto condamné à verser 2 milliards de dollars à un couple souffrant du cancer

RoundUp herbicide
Crédits : Flickr / Mike Mozart

Monsanto a perdu ce lundi une nouvelle bataille juridique. L’entreprise vient d’être condamnée à verser deux milliards de dollars à un couple d’Américains souffrants d’un lymphome non hodgkinien.

La sentence vient de tomber. Monsanto vient d’être condamné par la justice de San Francisco à verser 2,055 milliards de dollars de dommages et intérêts à deux Américains – Alva et Alberta Pilliod. Tous deux sont originaires de Livermore, en Californie. Ces derniers ont en effet déclaré avoir utilisé du Roundup une fois par semaine pendant neuf mois de l’année, et ce pendant plus de 30 ans, avant de se voir diagnostiquer un cancer (lymphome non hodgkinien). L’un en 2011, l’autre en 2015. Et la justice a tranché : c’est bien l’herbicide qui en est le responsable.

Plusieurs milliers de plaintes en attente

Un coup dur pour Monsanto et Bayer (le propriétaire) qui intervient quelques semaines après un autre procès, à 80 millions de dollars, perdu face à un septuagénaire atteint d’un lymphome non-hodgkinien. En août, Monsanto avait également été condamné à verser 289 millions de dollars à un jardinier atteint lui aussi de ce cancer. L’amende avait ensuite été réduite en appel à 78 millions de dollars. On note également que Monsanto va devoir essuyer plus de 13 000 autres poursuites – rien qu’aux États-Unis.

« Nous aurions souhaité que Monsanto nous prévienne à l’avance des dangers de l’utilisation du Roundup. Qu’il y ait quelque chose sur l’étiquette qui dise : “attention ce produit peut causer le cancer”, a déclaré la plaignante lors d’une conférence de presse. Cela a changé nos vies pour toujours. Nous ne pouvons plus faire ce que nous avions l’habitude de faire et nous en voulons vraiment à Monsanto ».

Monsanto
Monsanto essuie un nouveau revers à plus de deux millions de dollars. Crédits : Mike Mozart – Flickr

Un puissant lobby

De son côté, Bayer s’est évidemment dit « déçu » de ce verdict, et a d’ores et déjà annoncé son intention de faire appel, comme pour les deux procès précédents. Leur ligne directrice elle, est toujours la même : le Roundup – et plus précisément son ingrédient clé, le glyphosate – ne constitue aucun risque pour la santé s’il est utilisé conformément aux instructions éditées sur l’étiquette.

Le même discours est tenu par l’Environmental Protection Agency (EPA) – une agence indépendante du gouvernement américain, qui a réitéré sa position en avril dernier. Cependant, Monsanto et l’EPA ont déjà été accusés de relations « douteuses » (surveillance laxiste de tous les pesticides et herbicides par l’Agence de protection de l’environnement). Certains dirigeants des deux partis ont également été soupçonnés d’interférer avec des revues scientifiques dans le but de retarder (voire d’annuler) la publication de résultats négatifs.

« Des jurys informés par une science indépendante ont maintes fois rejeté le mythe promu par Monsanto selon lequel le glyphosate ne pose aucun risque de cancer, confirme de son côté Nathan Donley, du Center for Biological Diversity (une ONG qui œuvre pour la protection des espèces menacées). Il est également révélateur que cet important verdict intervienne deux semaines à peine après que l’EPA de Trump ait proposé de ré-approuver cet herbicide, le déclarant comme étant sans danger ».

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