L’épave du Titanic risque de disparaître à jamais, et voici pourquoi

Crédits : iStock

Plus de cent ans après avoir sombré au fond de l’Atlantique, l’épave du Titanic est toujours présente, mais une bactérie capable de résister à la pression des profondeurs et à l’obscurité est en train de la dévorer. L’épave pourrait totalement disparaître en moins de 20 ans.

À l’aube de son voyage inaugural en avril 1912, personne ne pouvait prévoir ce qu’il allait advenir du paquebot le Titanic alors surnommé l’insubmersible. Un voyage transatlantique qui ne verra jamais New York, son naufrage coûtant la vie à quelque 1 500 personnes. Plus d’un siècle après la catastrophe, l’épave du Titanic repose toujours au fond de l’Atlantique à 3 800 mètres de profondeur au large de Terre-Neuve, mais peut-être plus pour très longtemps.

C’est en 1985 que fut découverte l’épave du paquebot par Robert Ballard, océanographe à l’Université de Rhode Island. Au moment de cette découverte, le navire était remarquablement conservé. À 3,8 km sous la surface de l’eau, l’absence de lumière et les pressions intenses rendent la région inhospitalière à la plupart des formes de vie, ralentissant considérablement la corrosion. Nous sommes trente ans après et la donne a changé, la coque rouille a toute vitesse à cause d’une bactérie « mâcheuse de métal » et certains chercheurs ne lui donnent que 14 ans avant de totalement disparaître.

Comme l’explique la BBC, en 1991, des scientifiques de l’Université de Dalhousie (Canada) ont prélevé un échantillon de rouille et ont constaté après analyse la présence de vie dans l’échantillon. Mais ce n’est qu’en 2010 qu’une équipe différente de scientifiques de la même université a décidé d’identifier le type de vie dont il s’agissait. Après avoir isolé une bactérie, ils ont découvert qu’il s’agissait d’une nouvelle espèce pour la science baptisée Halomonas titanicae, un nom tiré du célèbre paquebot. Cette bactérie s’attaque à la coque du bateau, résiste à la pression écrasante des eaux ainsi qu’à l’obscurité qui y règne.

Pour les scientifiques c’est certain, l’épave du Titanic et toutes les autres épaves présentes dans cette zone finiront par être rongées d’ici à 2030, que ce soit par cette bactérie ou par la corrosion de l’eau de mer. Le fer de ce navire de 47 000 tonnes finira dans l’océan et une partie sera intégrée par les plantes ou les animaux marins. « Le Titanic aura été recyclé », écrit la BBC.