Rolls-Royce a testé son réacteur d’avion fonctionnant à l’hydrogène

turbopropulseur AE 2100
Crédits : Hunini / Wikimedia Commons

Le fabricant britannique dit être à l’origine d’une première mondiale. Celui-ci a testé au sol un réacteur d’avion fonctionnant entièrement à l’hydrogène. Bien que cette nouvelle donne l’espoir de voir réellement l’hydrogène devenir le carburant zéro émission du futur, des doutes subsistent.

Rolls-Royce donne espoir

Ces dernières années, la célèbre firme Rolls-Royce s’est distinguée avec ses nombreux projets. Or, ceux-ci concernent le lancement de navires cargos autonomes et connectés, un concept de taxi-volant ou encore la volonté de battre le record du monde de vitesse en avion électrique. Désormais, Rolls-Royce se concentre sur l’hydrogène, présenté comme étant la source d’énergie propre qui pourrait grandement aider à la transition énergétique dans de nombreux secteurs.

Dans un article publié par The Guardian le 28 novembre 2022, le fabricant britannique explique avoir testé au sol un réacteur fonctionnant à 100% à l’hydrogène. Ces tests, qui seraient une grande première selon Rolls-Royce, se sont déroulés au sein des installations de la marque à Boscombe Down (Wiltshire). Au cœur du test, nous retrouvons le turbopropulseur AE 2100. Habituellement, ce dernier fait voler des avions à hélice de taille moyenne.

avion Saab 2000
Crédits : Bluescan sv.wiki / Wikimedia Commons

Selon Rolls-Royce, ce test est très important pour les partisans de l’hydrogène, c’est-à-dire ceux estimant que cette source d’énergie pourrait incarner le carburant zéro émission de l’aviation du futur. Cependant, il faut savoir que la méthode de production de l’hydrogène est très importante. Effectivement, celle-ci peut être très gourmande en énergies fossiles. Or, Rolls-Royce a indiqué que sa méthode se basait entièrement sur des énergies renouvelables provenant d’installations marémotrices.

Des doutes encore présents

Rappelons tout de même que l’hydrogène émet seulement de la vapeur d’eau – contribuant toutefois à l’effet de serre. Néanmoins, ce même hydrogène représente un candidat très sérieux en vue de la décarbonation du secteur de l’aviation commerciale. Cette dernière continue d’ailleurs son expansion, synonyme d’augmentation de son empreinte écologique. Néanmoins, la volonté de concrétiser l’arrivée de l’hydrogène dans le marché futur de l’aviation pose question, malgré les tests encourageants de Rolls-Royce. En effet, l’hydrogène ne sera pas utilisable dans tous les cas.

Par ailleurs, le stockage de l’hydrogène dans les avions sera assez compliqué, puisqu’il s’agira de réunir des conditions de température (glaciale) et de pression (haute). Ainsi, les constructeurs devront repenser l’intérieur des appareils et des réservoirs, surtout que la quantité de carburant sera plus importante que celle de l’actuel kérosène. Selon Michael Liebreich, fondateur de Bloomberg New Energy Finance, un avion tel que le Boeing 747 aura besoin d’un million de litres d’hydrogène pour parcourir une distance qu’il pourrait couvrir avec « seulement » 250 000 litres de kérosène.