Rocket Lab veut chercher la vie dans les nuages ​​de Vénus

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Crédits : MDPI Aerospace/Rocket Lab

La surface de Vénus est un miasme de dioxyde de carbone, de pressions écrasantes et de températures ardentes. Cependant, les nuages ​​vénusiens semblent proposer des conditions beaucoup plus propices à certaines formes de vie. Mais sont-elles réellement présentes ? Peter Beck, le fondateur de Rocket Lab qui n’a jamais caché son amour pour le monde le plus proche de la Terre, veut utiliser sa petite fusée Electron pour le savoir.

Nous savons depuis quelque temps que la NASA, l’ESA et la Chine prévoient de rendre visite à Vénus, longtemps oubliée au profit de Mars. Nous savions également que la société néo-zélandaise Rocket Lab avait également des vues sur la planète. Jusqu’à présent cependant, les détails manquaient. Il y a quelques jours, la société a finalement confirmé son intention d’autofinancer le développement et le lancement d’une petite sonde en 2023. Ce petit vaisseau sera chargé de voler à travers les nuages ​​de Vénus à une altitude de quarante-huit à soixante kilomètres.

Peter Beck, le patron de la société, s’est associé à plusieurs scientifiques de renom, dont Sara Seager, professeure au MIT, pour imaginer ce projet.

Pour le lancement, Rocket Lab compte utiliser sa petite fusée Electron de dix-huit mètres de haut. Le lanceur sera chargé de livrer la sonde sur une orbite à 165 km au-dessus de la Terre. De là, l’étage supérieur de la fusée, nommé Photon, effectuera un certain nombre de brûlures pour élever l’orbite du vaisseau et atteindre la vitesse de fuite. En supposant un lancement en mai 2023 (avec une opportunité de sauvegarde en janvier 2025), cette sonde pourrait atteindre Vénus cinq mois plus tard.

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Illustration de la planète Vénus. Crédits : JAXA / ISAS / DARTS / Damia Bouic

Évaluer le potentiel d’habitabilité

Cette sonde sera minuscule (une vingtaine de kilos seulement) et contiendra une charge utile scientifique d’un kilo composée d’un néphélomètre autofluorescent. Il s’agit d’un instrument capable de détecter les particules en suspension dans les nuages. L’objectif sera de rechercher des composés organiques ​​susceptibles de nous en apprendre davantage sur l’habitabilité des nuages de Vénus. La sonde passera un peu plus de cinq minutes à traverser la haute atmosphère. Idéalement, elle pourrait continuer à transmettre des données à mesure de sa descente vers la surface.

« La mission est la première opportunité de sonder directement les particules du nuage de Vénus en près de quatre décennies« , indique un article décrivant l’architecture de la mission. « Même avec les contraintes de masse et de débit de données et le temps limité dans l’atmosphère de Vénus, une percée scientifique est possible« .

Rappelons qu’aucune entreprise privée n’a jamais envoyé de vaisseau se frotter à un autre monde au-delà du système Terre-Lune. En cas de succès, il s’agirait donc d’une première. Plus tôt cette année, Rocket Lab s’était déjà illustrée avec le lancement de la mission CAPSTONE en direction de la Lune pour le compte de la NASA. Cette petite sonde sera chargée de tester la stabilité orbitale de la future station construite autour de la Lune dans le cadre du programme Artemis.