Rocket Lab lance trente satellites et récupère son booster

rocket lab
Crédits : Andrew Burns

La société Rocket Lab vient de franchir une étape majeure de son histoire en récupérant avec succès le premier étage de sa fusée Electron. Le booster sera rapatrié vers une usine pour être analysé.

Rocket Lab sur les traces de SpaceX

Depuis 2015, la société SpaceX révolutionne le marché de l’aérospatial en baissant le prix des mises en orbite grâce à la réutilisation des boosters de ses fusées. Naturellement, d’autres agences publiques et privées s’essayent depuis à développer des structures similaires. Rocket Lab, une jeune entreprise privée spécialisée dans l’envoi de petites charges utiles, est l’une d’elles. Il y a en effet désormais tellement de demandes pour ces types de lancements que la société réfléchit depuis quelques années à différentes méthodes visant à récupérer les premiers étages de ses fusées, dans le but de pouvoir suivre la cadence.

Notez que la fusée Electron est trop petite (18 mètres) pour effectuer des touchés motorisés à la manière de SpaceX (pas assez de carburant disponible). Aussi, les ingénieurs de Rocket Lab ont finalement développé le plan suivant : le premier étage se sépare du second à environ 80 km d’altitude. Des propulseurs permettent alors de réorienter sa « partie moteur » tête en bas. Rocket Lab prévoit ensuite le déploiement d’un premier petit parachute, puis d’un second (principal), de manière à ralentir la structure.

À terme, il est ensuite prévu « d’attraper » ces boosters directement en vol par un hélicoptère avant qu’ils ne plongent dans l’océan. Le but : minimiser les potentiels dégâts infligés par l’eau de mer sur les structures. Pour l’heure, la partie hélicoptère, n’est pas encore prête. Il n’empêche, Rocket Lab vient de franchir une nouvelle étape majeure.

Récupération réussie

Dans le cadre de sa dernière mission, une Electron a décollé du site de lancement de la société en Nouvelle-Zélande dans la nuit de jeudi à vendredi, transportant trente satellites en orbite terrestre. Le premier étage est ensuite redescendu sur Terre avant de plonger en plein Pacifique, à environ 650 kilomètres des côtes néo-zélandaises. Il a ensuite été récupéré par un navire dédié, avant d’être rapatrié pour être analysé.

« Une fois dans l’usine, ce sera comme une CSI [enquête sur les scènes de crime] », a déclaré Peter Beck, fondateur et PDG de Rocket Lab. « Nous allons tout démonter et explorer les performances de chacun des composants ».

rocket lab
Crédits : Rocket Lab

De leur côté, tous les satellites ont été déployés avec succès à 500 km au-dessus de la Terre environ une heure après le décollage. Parmi eux figurent deux « cubsats » de la société française Unseenlabs, spécialisée dans l’interception de signaux radiofréquences depuis l’espace. Il s’agit des deuxième et troisième membres de la future constellation de vingt satellites proposée par l’entreprise. Une fois en place, ces instruments permettront une meilleure surveillance des activités en mer, telles que la pêche illégale et les comportements anti-environnementaux.

Comme vous pouvez le constater ci-dessous, un nain de jardin en titane de quinze centimètres de haut, surnommé Gnome Chompski, était également attaché au Kick Stage de la fusée Electron, une plate-forme circulaire qui dépose des satellites en orbite puis retombe vers la Terre. Un clin d’œil à la série de jeux vidéo Half-Life, pour celles et ceux qui connaissent.