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Comment Rocket Lab va tenter de récupérer le premier étage de sa fusée

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Crédits : Andrew Burns

Rocket Lab, une jeune société aérospatiale spécialisée dans l’envoi de petites charges, tentera de récupérer le premier étage de sa fusée Electron pour la première fois dans quelques jours grâce à des parachutes.

Depuis plusieurs années, SpaceX révolutionne le marché de l’aérospatial en baissant considérablement le prix des mises en orbite grâce à la réutilisation des premiers étages de ses fusées. Le dernier vol en date, opéré ce jeudi 5 novembre pour le compte de l’US Space Force, a d’ailleurs marqué la 64e récupération réussie d’un premier étage Falcon depuis 2015.

Naturellement, d’autres agences publiques et privées s’essayent depuis à développer des structures similaires. Nous savons notamment que la Chine travaille sur son propre booster réutilisable, tout comme la société d’État russe Roscosmos, qui récemment nous a dévoilé son projet « Amur ». Mais ces deux agences ne sont pas les seules.

Rocket Lab est aussi dans la course

Rocket Lab, une jeune entreprise privée, est spécialisée dans l’envoi de petites charges utiles. Après un échec de mise en orbite avec sa fusée Electron au printemps 2017, la société a enregistré un premier succès en janvier 2018 lors du second test de son lanceur. Celui-ci avait alors placé trois petits satellites de format CubeSat.

Depuis, la société est en progrès. Sa fusée Electron a continué à mettre en orbite des satellites pour le compte de plusieurs agences. Elle vient également de remporter un contrat avec la NASA pour envoyer un CubeSat – de la taille d’un four à micro-ondes – en orbite lunaire. Enfin, nous savons que Peter Beck, fondateur et PDG de Rocket Lab, aimerait également lâché une sonde dans les nuages de Vénus.

En bref, la société a déjà quelques réalisations impressionnantes à son actif, et des projets plein la tête. Mais pour ce faire, elle va devoir se montrer compétitive (il y a une forte demande pour ce type de lancements). Dans cet esprit, Rocket Lab réfléchit depuis quelques années à différentes méthodes visant à récupérer les premiers étages de ses fusées, comme le fait si bien SpaceX. Et le grand jour est bientôt arrivé.

Le même objectif, mais pas la même méthode

En effet, la société a annoncé jeudi qu’elle tenterait de récupérer le premier étage de son lanceur Electron dans le cadre de sa prochaine mission, prévue à la mi-novembre. Concrètement, les ingénieurs de Rocket Lab ont développé un plan selon lequel le premier étage serait lancé et séparé du deuxième étage Electron, comme d’habitude, à une altitude de 80 km. Il est ensuite question d’utiliser des propulseurs de manière à réorienter la « partie moteur » tête en bas.

Ensuite, et contrairement à la fusée Falcon 9 de SpaceX, les neuf moteurs du premier étage d’Electron ne se déclencheront pas. Rocket Lab mise en effet sur le déploiement d’un premier petit parachute, puis d’un second (principal). Si tout se passe bien, le premier étage de la fusée devrait ensuite retomber dans l’océan (voir schéma ci-dessous).

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Crédits : Rocket Lab

Peter Beck a déclaré lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes qu’il n’était pas sûr de ce que l’entreprise allait repêcher dans l’océan. Il espère, bien sûr, que son premier étage sera intact. La clé de ce test, a-t-il dit, sera de recueillir des données sur le système de parachute. Une fois retombé dans l’océan, le véhicule sera ensuite récupéré par un navire dédié, avant d’être rapatrié vers une usine en Nouvelle-Zélande pour être analysé.

Notez enfin qu’à terme, il est prévu que ces premiers étages ne soient pas rapatriés par des navires, mais qu’ils soient « attrapés » directement en vol par un hélicoptère avant qu’ils ne plongent dans l’océan, le but étant de minimiser les potentiels dégâts infligés par l’eau de mer sur les structures.

Brice Louvet, expert espace et sciences

Rédigé par Brice Louvet, expert espace et sciences

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.