Ces robots sont capables de s’adapter à leurs blessures pour poursuivre leur tâche

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Une équipe de scientifiques français et américains ont élaboré un algorithme d’apprentissage évolutionniste inspiré des êtres vivants, qui permet aux robots d’adapter leur comportement en fonction de leurs « blessures », afin qu’ils poursuivent la tâche qui leur est assignée. 

L’automatisation et l’indépendance des machines se développant rapidement, les comportements des robots se rapprochent de plus en plus de ceux des humains. Trois chercheurs français en intelligence artificielle ainsi qu’un Américain ont mis au point, ensemble, un algorithme d’apprentissage évolutionniste qui permet au robot qui l’utilise de surmonter tout seul ses blessures en un clin d’œil. Leurs travaux ont fait l’objet d’une publication dans la revue Nature ce mercredi 27 mai.

Jusque là, ce sont des méthodes de diagnostic utiles qui étaient programmées dans les robots en cas de dommages, ce qui leur permettait d’appliquer un plan d’urgence. Ici, l’idée est de leur permettre de s’adapter aux dommages et de gérer les changements seuls. « En créant notre logiciel, nous avions en tête des robots qui devraient survivre en milieux hostiles, comme lors d’une catastrophe nucléaire du type Fukushima. Si on envoie des robots, il faut qu’ils puissent poursuivre leur mission même s’ils sont cassés et non pas s’arrêter au milieu de la centrale, désactivés » déclare Jean-Baptiste Mouret, coauteur de l’étude.

La validité de l’invention de cette équipe de chercheurs a été démontrée sur deux types d’automates, un robot à six pattes de 50 cm de large ayant subi cinq détériorations différentes (dont des pattes cassées ou manquantes), et un bras robotisé dont les articulations ont été brisées de 14 manières différentes. « La machine va alors lancer son algorithme non pour repérer l’avarie, mais pour tenter d’adopter, malgré les dommages, des comportements qu’elle savait fonctionner lorsqu’elle était intacte, en puisant dans ses connaissances acquises lors de la phase précédente. De même qu’un homme, même s’il a deux jambes, sait qu’il peut marcher à cloche-pied ou à quatre pattes… », explique Antoine Cully, principal auteur des travaux.

« Chaque solution possible est expérimentée par le robot. Si elle ne fonctionne pas, il est assez intelligent pour l’exclure et en essayer une autre » poursuit-il, soulignant qu’il est très étonnant de voir un robot infirme et boiteux fonctionner efficacement deux minutes plus tard. Ces capacités d’adaptation pour les robots sont directement inspirées des hommes et des animaux, qui s’adaptent constamment en fonction des douleurs et blessures.

Sources : Natureletemps