Crédits : © Osada, Seguin, DREASSM / Stanford University, USA

Ce robot humanoïde est l’archéologue sous-marin des profondeurs

Capable de plonger là où l’Homme ne le peut, le robot humanoïde baptisé Ocean One est l’archéologue sous-marin capable de fouiller les épaves des grandes profondeurs. Il vient d’être testé au large de Toulon, autour de l’épave de La Lune, le vaisseau amiral de Louis XIV.

À 90 mètres de profondeur, dans la rade de Toulon, dans le Var, gît le navire amiral de Louix XIV appelé La Lune, qui a sombré en 1664. C’est là qu’a été testé Ocean One, le robot humanoïde sous-marin capable d’explorer une épave avec le doigté d’un archéologue, mais à des profondeurs où les équipes de recherche ne s’aventurent pas. « La Lune est un chantier laboratoire idéal pour tester nos robots », explique le Pr Oussama Khatib, de l’Université de Stanford (Californie), qui l’a conçu. « Ayant coulé d’un bloc, selon les témoignages de l’époque, le navire est désormais un concentré d’histoire maritime, sociale, etc. Surtout, La Lune repose à près de 90 mètres de profondeur : ce qui, d’une part, lui a permis d’être préservée des pillages et, d’autre part, offre une distance intéressante pour tester les robots sans que les allers-retours avec la surface ne soient trop longs. »

Après quelques tentatives, Ocean One a été capable d’aller se saisir d’un petit pot en céramique à quatre anses situé entre deux canons du navire. C’est depuis la surface qu’est piloté le robot, à l’aide d’une caméra placée dans les yeux du robot. Ses bras articulés sont manipulés par des joysticks haptiques, des outils révolutionnaires en milieu sous-marin permettant de ressentir les éventuelles résistances rencontrées par le robot. « L’idée, c’était de faire en sorte que la machine sous l’eau ne soit plus que le prolongement du scientifique », explique Michel L’Hour, directeur du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drassm). « C’est essentiel pour retraduire la précision du geste d’un archéologue. »

Pas seulement un robot d’observation donc, mais un véritable archéologue qui va « téléporter les compétences des archéologues sur les lieux de fouilles » se réjouit Michel L’Our. Car contrairement aux archéologues, Ocean One sera capable d’aller loin en profondeur. « Au-delà de 60 m, il devient très difficile de réunir une équipe de plongeurs confirmés », explique Michel L’Hour. « À 300 m, c’est tout simplement impossible à cause de la pression. Il fallait vraiment une machine qui puisse nous remplacer. » Pour le moment, Ocean One est limité à 100 mètres de profondeur, mais à l’avenir, il pourra plonger bien au-delà, une bonne nouvelle quand on sait que l’on a déjà recensé 300 épaves intéressantes situées entre 300 et 1 000 mètres de profondeur.

Source : engineering

Rédigé par Damien ALTENDORF