Ce robot-chien avec un sniper sur le dos inquiète les experts

robot-chien sniper
Crédits : Ghost Robotics

Il y a quelques années, Boston Dynamics dévoilait son robot-chien autonome. À l’époque, certains craignaient que ce type de technologie ne dérive pour se transformer en véritable arme de guerre. C’est désormais chose faite, en témoigne la présentation d’un nouveau robot équipé d’un fusil sniper sur le dos.

Il y a quelques mois, un groupe d’artistes avait attaché un pistolet de paintball sur le robot Spot de Boston Dynamic, l’envoyant se déchaîner au nom de « l’art ». Boston Dynamics, qui s’est toujours publiquement engagée à ne pas armer ses robots, avait alors fermement condamné l’acte. Visiblement, d’autres fabricants semblent avoir des opinions différentes.

Il y a quelques jours, Ghost Robotics proposait en effet son nouveau jouet. Pour l’occasion, la société s’est associée à SWORD International, un fabricant d’armes à feu établi célèbre pour le développement de diverses plates-formes d’armes légères, telles que le MK-18 Lapua, ou encore le sniper dont il est ici question, le Special Purpose Unmanned Rifle (SPUR).

« Grâce à ses capteurs hautement performants, le SPUR peut fonctionner dans une multitude de conditions, de jour comme de nuit. Le SWORD Defence Systems SPUR est l’avenir des systèmes d’armes sans pilote, et cet avenir, c’est maintenant« , écrit le communiqué de SWORD International. Ce fusil aurait une portée de tir d’environ 1 200 mètres.

Selon Ghost Robotics, ces robots seraient également plus durables, plus rapides et plus pratiques à entretenir que leurs concurrents, et peuvent être déployés dans une grande variété de situations.

Une dérive inquiétante ?

Présenté comme une « machine à tuer » par ses créateurs, ce robot-chien portant un fusil sur son dos en a mis plus d’un mal à l’aise, décrit par certains comme un cauchemar dystopique capable d’éliminer des cibles à longue distance. Plusieurs experts se sont également élevés contre cette nouvelle machine lourdement armée qui marque selon eux un point d’inflexion dans le développement des robots tueurs.

« Cela traverse une ligne morale, juridique et technique, nous emmenant dans un monde sombre et dangereux« , écrit notamment Toby Walsh, professeur à l’UNSW Sydney AI, interrogé par Futurism. « De telles armes seront utilisées par des terroristes et autres États voyous. Ce seront des armes de terreur. J’espère seulement que cela ajoutera de l’urgence aux discussions en cours à l’ONU pour réglementer cet espace« .

D’autres sont un peu plus mesurés. Michael Horowitz, professeur de sciences politiques à l’Université de Pennsylvanie et expert en systèmes d’armes autonomes, compare quant à lui cette nouvelle machine au type de drone armé déjà utilisé par de nombreuses armées internationales.

« Étant donné que le système est contrôlé par des humains et que d’autres pays ont développé des systèmes au sol robotisés armés et télé-pilotés, je ne suis pas sûr que ce système soulève de nouvelles questions éthiques au-delà de celles déjà soulevées, que ce soit dans les airs ou sur le terrain« , a-t-il déclaré. « Néanmoins, j’aurais besoin d’en savoir plus sur les détails du système pour être sûr« .