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Le cratère de météore en Arizona, lun des cratères d'impact les mieux conservés sur Terre. Crédits : Charles O'Rear

Et si nous avions sous-estimé le risque d’extinction par un astéroïde ?

L’humanité pourrait-elle subir le même sort que les dinosaures ? Une façon de mesurer ce danger est de regarder la taille des grands cratères d’impact de notre planète. Une nouvelle étude suggère qu’ils sont plus grands qu’on ne le pensait auparavant, ce qui signifie que la Terre risque davantage d’être durement touchée. Les détails de ces travaux sont publiés dans la revue Science.

Plusieurs épées de Damoclès

Plusieurs facteurs pourraient contribuer à l’extinction de l’humanité. On évoque souvent le risque de guerre nucléaire. Les armes nucléaires sont en effet de plus en plus répandues et leur utilisation pourrait causer des dommages catastrophiques à l’ensemble de la planète, menant à une extinction massive.

Les risques pandémiques ne sont pas non plus à sous-estimer. Des maladies contagieuses et mortelles peuvent en effet se propager rapidement à travers le monde à la faveur des mouvements de populations.

Le réchauffement climatique et les changements environnementaux qui en découlent pourraient aussi avoir des conséquences dévastatrices pour la vie sur Terre, y compris l’extinction de nombreuses espèces animales et végétales.

Qu’en est-il des « menaces venues du ciel » ? Jusqu’à présent, nous pensions que les impacts d’astéroïdes géants étaient relativement peu courants sur Terre. A priori, nous étions donc à l’abri d’un événement similaire à celui responsable de la disparition des dinosaures il y a environ 66 millions d’années. En réalité, selon de nouvelles données satellitaires, la Terre aurait un risque plus élevé que prévu d’être frappée par un gros astéroïde.

Des cratères plus grands que prévu

Sur Terre, les cratères disparaissent relativement rapidement en raison de l’érosion causée par l’eau et le vent, mais aussi à cause de la tectonique des plaques. De ce fait, les scientifiques estiment généralement le risque de collisions en se basant sur l’historique des impacts sur la Lune et en surveillant les astéroïdes géocroiseurs.

Ici, une équipe dirigée par James Garvin, du Goddard Space Flight Center de la NASA, a utilisé de nouvelles données satellitaires à haute résolution pour examiner les restes de grands cratères terrestres connus du dernier million d’années. Deux approches (technologie Lidar et imagerie stéréo) ont permis aux chercheurs d’effectuer une reconstruction 3D de ces dépressions.

D’après leurs analyses, au moins quatre cratères d’impact avaient des bords extérieurs beaucoup plus grands que ceux mesurés précédemment. On estimait auparavant que le cratère Pantasma, au Nicaragua, avait un diamètre de 14 km, par exemple. Ici, les chercheurs ont détecté un diamètre de 35,2 km. Le cratère Bosumtwi, retrouvé au Ghana, est un autre exemple. Son diamètre, précédemment estimé à environ 10,5 km de diamètre, serait en réalité de 26,8 km.

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Un cratère d’impact en Arizona. Crédits : mattcaz/pixabay

Un risque sous-estimé ?

Les chercheurs partent également du principe que si au moins quatre de ces impacts se sont effectivement produits sur la terre ferme, qui ne couvre qu’un tiers de la surface de la Terre, deux fois plus de ces roches pourraient être tombées dans les océans.

Si cette analyse est bonne, alors des astéroïdes de plus d’un kilomètre auraient frappé la Terre jusqu’à une douzaine de fois au cours de ce dernier million d’années, chacune libérant l’équivalent de 400 000 à 730 000 mégatonnes de TNT (ce qui est suffisant pour souffler une partie de l’atmosphère terrestre dans l’espace). C’est un taux bien plus élevé que les estimations précédentes d’une fois tous les 600 000 à 700 000 ans.

Cependant, cette étude concernant les caractéristiques du paysage signalées par les auteurs ne fait pas consensus auprès de tous les scientifiques. Malgré tout, cette possibilité soulève un besoin urgent de recherches supplémentaires.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.