Le risque d’arthrose a été multiplié par deux durant le XXe siècle

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Selon une nouvelle étude américaine, la prévalence de l’arthrose du genou a été doublée au court du XXe siècle. Quelles sont les raisons expliquant qu’avant l’ère industrielle, un nombre plus réduit de personnes étaient assujetties à cette maladie des articulations ?

« Cette étude est unique, et ses résultats étonnants. Ils changent complètement notre manière de voir l’arthrose »
, indique Francis Berenbaum, rhumatologue à l’hôpital Saint-Antoine de Paris, interrogé par Science & Vie.

Rappelons que l’arthrose du genou (ou gonarthrose) est relative à l’usure et à la déformation progressive de l’articulation du genou atteignant les ménisques (fibro-cartilage) et conduit à une réduction de l’espace articulaire. Cette maladie cause des douleurs ayant pour cause soit le frottement des surfaces articulaire, soit l’arthrite (inflammation). Il faut savoir que pendant longtemps, la science pensait que l’arthrose du genou était une maladie simplement liée à la vieillesse.

L’étude en question a été menée par des chercheurs en biologie de l’Université d’Harvard (États-Unis) et publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) le 12 juillet 2017. Celle-ci, représentant un véritable travail de titan, a nécessité l’examen de près de 2600 squelettes provenant du territoire étasunien : 176 spécimens anciens de 300 à 6000 ans, 1581 issus de la période 1905-1940 et 819 autres datant de la période post-industrielle, entre 1976 et 2015.

Jusqu’à l’ère post-industrielle, l’arthrose du genou touchait entre 6 et 8% des personnes de plus de 50 ans contre 16% aujourd’hui ! L’explosion de la prévalence de cette maladie a été attribuée en partie à l’allongement de l’espérance de vie ainsi qu’à un surpoids plus généralisé au niveau de la population. Cependant, les chercheurs ont établi après une analyse statistique rigoureuse, que même à taille et poids égal, nous retrouvons aujourd’hui une prévalence deux fois plus importante de la maladie.

Les chercheurs ont formulé des hypothèses afin de s’approcher d’une explication complète. La sédentarité est avancée comme argument principal, puisque ce mode de vie ferait moins travailler les articulations. Il y a également l’augmentation des traumatismes issus de la pratique de certains sports ainsi que des déséquilibres du métabolisme engendrant un état inflammatoire général.

Sources : Ars TechnicaScience & Vie