Rhume : pourquoi certaines personnes l’ont plus que d’autres ?

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Crédits : William Brawley / Flickr

Une étude parue le 11 septembre 2018 dans la revue Cell Report, indique que les différentes cellules des voies respiratoires se comportent différemment face au virus du rhume. Deux mécanismes de défense se sont révélés, l’un concernant la lutte contre le virus du rhume, l’autre contre le stress oxydatif que provoque la fumée de cigarette ou le pollen.

Qu’est-ce que le rhume ?

Le virus principal qui cause le rhume se nomme le rhinovirus. Celui-ci peut aussi entraîner des crises d’asthmes ou d’autres maladies respiratoires. Lorsqu’il pénètre par les voies nasales, il se heurte aux cellules recouvrant les voies respiratoires, appelées cellules épithéliales. Celles-ci vont généralement pouvoir éliminer le virus avant qu’il se reproduise et déclenche des symptômes. Mais il arrive tout de même que certaines personnes tombent malades. C’est pourquoi des chercheurs de l’Université de Yale (États-Unis) ont tenté d’étudier ce phénomène afin d’en identifier la cause.

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Conditions et déroulement de l’étude

Afin que l’expérience et les résultats soient le plus réalistes possibles, les scientifiques ont utilisé des cellules épithéliales humaines de donneurs sains, provenant soit de cellules nasales, soit des poumons. Les deux types de cellules ont été soumises aux mêmes conditions expérimentales.

Tout d’abord, ces deux types cellulaires ont été tout deux mis en présence du rhinovirus. Le résultat a montré que les cellules nasales développent une réponse antivirale bien plus robuste que les cellules pulmonaires.

Deuxièmement, ces mêmes cellules ont subi un stress oxydatif (fumée de cigarette et pollen d’arbre). Il est apparu que dans ces cas là, les cellules pulmonaires sont celles qui se défendent le mieux contre l’irritation induite par cette agression.

Ensuite, les experts ont successivement imposé aux cellules nasales la présence de fumée de cigarette, puis du virus du rhume. Il s’est alors avéré que les cellules nasales avait perdu de la vitalité dans leur défense contre le rhinovirus, et que celui-ci pouvait ainsi mieux se répliquer. Une étude antérieure avait montré que pour les cellules pulmonaires, il se passait la même chose.

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Crédits : cenczi / Pixabay

Que nous révèlent ces résultats ?

Ceux-cis nous permettraient d’expliquer pourquoi les fumeurs sont plus enclins à être infectés par le rhinovirus. En effet, les cellules nasales sont une barrière de défense contre des facteurs extérieurs présents dans notre environnement, et le stress oxydatif que produit la fumée empêche les cellules des voies respiratoires de se défendre vigoureusement. L’étude montre qu’il y a une rivalité entre les deux mécanismes de défense. C’est ce qu’indique dans un communiqué la dirigeante de l’équipe de recherche, Ellen Foxman. «Votre revêtement des voies respiratoires protège contre les virus, mais aussi contre d’autres substances nocives qui pénètrent dans les voies respiratoires. Celles-ci se portent plutôt bien si elles rencontrent un facteur de stress à la fois. Mais lorsqu’il y a deux facteurs de stress différents, il y a un compromis à faire.»

Elle poursuit : «Ce que nous avons découvert, c’est que lorsque vos voies respiratoires tentent de faire face à un autre type de stress, elles peuvent s’adapter, mais le coût n’est autre que la susceptibilité à l’infection par le rhinovirus.»

Les chercheurs espèrent que cette nouvelle découverte permettra de mettre en place des stratégies afin de combattre les virus respiratoires. Aux États-Unis, ils provoquent près de 500 millions de rhumes chaque année, et 2 millions d’hospitalisations se font à cause de maladies respiratoires.

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