Le rhinocéros blanc du Nord est en danger critique d’extinction. Face à cette menace, des scientifiques ont décidé de procéder à une fécondation in vitro sur son cousin le rhinocéros blanc du Sud. Retour sur cette mission sauvetage d’un autre genre.
Le mois d’octobre 2014 marque la mort du dernier mâle rhinocéros blanc du Nord, conduisant l’espèce au bord de l’extinction. Les deux femelles restant en vie à ce jour sont quant à elles trop âgées pour subir une fécondation in vitro. Pour pallier à leur disparition imminente, des scientifiques ont imaginé un programme de reproduction en étroite collaboration avec le rhinocéros blanc du Sud dont les effectifs sont plus élevés.
Le rhinocéros blanc du Nord, une espèce en danger critique d’extinction
Si la plupart des espèces de rhinocéros sont en danger, notamment par le braconnage, le rhinocéros blanc du Nord (Ceratotherium simum cottoni) est particulièrement menacé. Celui-ci, originaire de plusieurs régions d’Afrique centrale et de l’Est, est ainsi classé, selon la liste rouge de l’UICN, en danger critique d’extinction. Depuis 2018, l’espèce n’est en effet plus représentée que par deux femelles.
Face à ce constat alarmant, des scientifiques allemands se sont mis dans l’idée de recourir à la fécondation in vitro pour tenter de sauver l’espèce. Les biologistes ont ainsi pu procéder à une FIV (fécondation in vitro d’ovocytes par injection de spermatozoïdes congelés) sur le rhinocéros du Sud avec un embryon de la même espèce pour constater la faisabilité de leur programme de reproduction.
Une avancée cruciale
Grâce aux progrès scientifiques de ces dernières années, les spécialistes ont ainsi pu prélever avec succès cinq ovocytes depuis chaque femelle du Nord. Les ovocytes aptes à la fécondation ont ensuite été inséminés par du sperme congelé de deux mâles morts.
Après dix jours d’incubation, deux premiers ovocytes se sont développés en embryon, alors transféré dans une mère porteuse apparentée au rhinocéros du Sud, les femelles de l’espèce du Nord étant à ce jour trop âgées pour porter un embryon (la durée de gestation du rhinocéros dure tout de même 16 mois).
L’équipe de scientifiques menée par Thomas Hildebrandt a désormais pour objectif de faire naître des rhinocéros blancs du Nord dans les deux prochaines années via ce programme de reproduction par fécondation. Cette technique pourrait d’ailleurs s’appliquer à d’autres espèces en danger, notamment le rhinocéros de Sumatra, lui aussi menacé par le braconnage.