Aux États-Unis, une équipe universitaire a mis au point un revêtement de fenêtre d’un nouveau genre. Le dispositif permet de laisser passer la lumière tout en bloquant les longueurs d’onde responsables de la chaleur indésirable au sein des logements.
Réduire la chaleur et conserver la lumière
Pendant l’été et a fortiori dans les pays chauds, la climatisation représente un véritable problème pour l’environnement. Tout comme le chauffage, elle est en effet une source importante d’émissions de gaz à effet de serre (GES) et représente pas moins de 5 % des émissions de carbone du secteur résidentiel. Or, le recours à ce type de machines semble se généraliser à l’échelle globale, un engouement logiquement amplifié par le réchauffement climatique.
Et s’il était possible de réduire l’usage des climatiseurs ? Une équipe de l’Université de Notre-Dame (États-Unis) a dévoilé sa dernière innovation dans la revue Cell Reports Physical Science le 4 mars 2024. Selon les chercheurs, il est question d’un revêtement de fenêtre aux propriétés inédites. Plus précisément, ils ont conçu un film capable de bloquer infrarouges et ultraviolets tout en laissant passer la lumière visible, et ce, peu importe la position du Soleil. Rappelons tout de même que l’infrarouge et l’ultraviolet sont les longueurs d’onde qui génèrent de la chaleur à l’intérieur des logements et autres bâtiments.
Des baisses de températures entre 5,4 et 7,2°C
Il faut savoir que les revêtements de fenêtre déjà présents sur le marché ont pour la plupart un rendement optimal lorsque les rayons du soleil pénètrent à 90°. Or, il est évident que ce même rendement ne peut pas être maintenu en permanence puisque l’incidence de la lumière change en fonction des heures ainsi que des saisons. Afin de régler ce problème, les chercheurs américains ont intégré des couches ultra-fines de silice, d’alumine et d’oxyde de titane à une base de verre. Citons également l’ajout d’un polymère de silicium d’un micromètre d’épaisseur. L’objectif était de restituer au maximum les rayons solaires dans le vide, autrement dit à l’extérieur.
Dans leur publication, les auteurs expliquent s’être appuyés sur l’informatique quantique afin de déterminer la configuration optimale de leur film. Ils cherchaient ici à maximiser la pénétration de la lumière tout en limitant l’exposition aux longueurs d’onde qui génèrent de la chaleur. Des simulations ont alors permis d’évaluer des baisses de température à l’intérieur comprises entre 5,4 et 7,2°C.
Bien que toujours dans l’attente de tests complémentaires, notamment en ce qui concerne la faisabilité commerciale, cette innovation pourrait séduire un grand nombre de particuliers et de sociétés. De plus, les chercheurs ont affirmé que le revêtement pouvait également convenir à l’industrie automobile, tout aussi concernée par un usage massif de la climatisation.
