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Illustration d'un vaisseau Starship sur la Lune. Crédits : NASA

Retour sur la Lune : Blue Origin perd (encore) sa bataille contre SpaceX

Le Government Accountability Office (GAO) des États-Unis vient de rejeter les protestations de Blue Origin et Dynetics déposées suite à l’attribution par la NASA d’un seul contrat d’atterrisseur lunaire à SpaceX. Une décision que Jeff Bezos, patron de Blue Origin, a beaucoup de mal à digérer.

Le GAO conforte SpaceX

Il y a quelques mois, la NASA jetait son dévolu sur SpaceX pour transformer son véhicule Starship en atterrisseur Artemis, pariant ainsi sur l’avenir. La décision n’avait pas été acceptée par les deux sociétés concurrentes – Blue Origin et Dynetics – qui ont rapidement déposé des protestations auprès du US Government Accountability Office, soulignant que l’agence américaine aurait dû attribuer au moins deux contrats pour maintenir le principe de concurrence dans ce programme d’atterrissage lunaire habité, comme elle avait « promis ».

Le GAO, qui avait jusqu’au 4 août prochain pour statuer sur ces protestations, a finalement rendu ses conclusions ce vendredi 30 juillet. D’après l’organisme gouvernemental, la NASA n’a « enfreint aucune loi sur les marchés publics » en décidant de ne décerner qu’un seul système d’atterrissage humain (HLS) à SpaceX, quand bien même l’agence a évoqué la possibilité d’attribuer deux contrats par le passé.

En outre, le GAO conclut que l’évaluation des trois propositions était « raisonnable et conforme à la loi sur les marchés publics, à la réglementation et aux conditions de l’annonce en vigueur ».

Blue Origin a du mal

Dans un communiqué, les responsables de Dynetics ont déclaré qu’ils respectaient la décision du GAO. Malgré tout, la société continuera à travailler sur la conception de son atterrisseur pour saisir, si elle peut, des opportunités futures.

Du côté de Blue Origin, la pilule a en revanche beaucoup plus de mal à passer. « Au lieu de cette approche à source unique, la NASA devrait adopter sa stratégie de concurrence originale », a également écrit Bezos dans la lettre ouverte. « Sans concurrence (..), la NASA se retrouvera avec des options limitées alors qu’elle tentera de négocier des délais non respectés, des modifications de conception et des dépassements de coûts. Sans concurrence, les ambitions lunaires à court et à long terme de la NASA seront retardées, coûteront finalement plus cher et ne serviront pas l’intérêt national ».

«Nous restons fermement convaincus qu’il y avait des problèmes fondamentaux avec la décision de la NASA, mais le GAO n’a pas été en mesure de les résoudre en raison de sa compétence limitée», a également déclaré un porte-parole de Blue Origin dans une déclaration à SpaceNews. «Nous continuerons à plaider pour deux fournisseurs immédiats, car nous pensons que c’est la bonne solution».

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Crédits : SpaceX

Ce chapitre enfin clôturé, la NASA et SpaceX peuvent désormais aller de l’avant en se focalisant sur le prochain atterrissage humain sur la Lune. Pour l’heure, cette mission (Artemis III) est toujours programmée pour 2024.

Dans un premier temps, nous allons devoir composer avec trois structures. Une fusée Super Heavy lancera d’abord un vaisseau Starship en orbite lunaire. Une fusée SLS lancera ensuite un équipage à l’intérieur d’un vaisseau Orion. Celui-ci accostera avec le Starship autour de la Lune. Enfin, l’équipage sera transféré vers le Starship qui le déposera sur la Lune. Pour le retour, ce sera le même principe.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.