LāOrganisation MĆ©tĆ©orologique Mondiale (OMM) a rĆ©cemment confirmé quāun Ć©pisode La NiƱa sāest mis en place entre septembre et octobre derniers dans le Pacifique tropical. Il sāagit de la deuxiĆØme annĆ©e consĆ©cutive Ć ĆŖtre influencĆ©e par la petite sÅur dāEl NiƱo.
On rappelle que ce phĆ©nomĆØne naturel se manifeste en moyenne tous les deux Ć sept ans. Il se caractĆ©rise par la prĆ©sence dāeaux anormalement froides le long de lāĆ©quateur, entre lāest et le centre du bassin pacifique. Selon les derniĆØres prĆ©visions, l’Ć©pisode actuel devrait se poursuivre au moins jusquāen dĆ©but dāannĆ©e prochaine.
En effet, la probabilitĆ© dāobserver une NiƱa faible Ć modĆ©rĆ©e entre dĆ©cembre 2021 et fĆ©vrier 2022 est estimĆ©e Ć 90 %. Elle se situe entre 70 % et 80 % pour un Ć©pisode se prolongeant jusqu’Ć la fin du premier trimestre 2022. Par ailleurs, notons que l’Ć©pisode en cours devrait prĆ©senter une intensitĆ© lĆ©gĆØrement plus faible que celui survenu entre aoĆ»t 2020 et mai 2021.
La NiƱa, quels impacts sur le climat mondial ?Ā
Dans la zone tropicale, La NiƱa tend Ć accentuer les contrastes hydriques, avec des rĆ©gions humides plus humides et des rĆ©gions sĆØches plus sĆØches. On attend par exemple une pluviomĆ©trie excĆ©dentaire de l’IndonĆ©sie au sud-est de l’Asie, en Amazonie et en Australie, mais un dĆ©ficit de pluie au sud de l’AmĆ©rique latine, au nord-ouest de l’Asie ainsi qu’au Mexique. En Europe, les influences sont beaucoup plus indirectes et variables. Pour ces raisons, leurs modalitĆ©s font encore l’objet de nombreuses recherches.
En outre, et contrairement Ć El NiƱo, lāimpact sur le climat global prend la forme d’un lĆ©ger refroidissement en moyenne planĆ©taire. Toutefois, en raison du rĆ©chauffement climatique dĆ» aux rejets anthropiques de gaz Ć effet de serre, cette influence thermique prend place sur une pente montante. Autrement dit, dans de nombreux endroits du monde, les tempĆ©ratures restent malgrĆ© tout au-dessus des normales, un fait bien mis en Ć©vidence par les prĆ©visions pour les mois Ć venir.
Ā« L’impact refroidissant de La NiƱa entre 2020 et 2021, qui se fait gĆ©nĆ©ralement ressentir dans la seconde moitiĆ© de l’Ć©vĆ©nement, signifie que 2021 sera l’une des dix annĆ©es les plus chaudes jamais enregistrĆ©es, plutĆ“t que l’annĆ©e la plus chaude Ā», relate Ć cet Ć©gard Petteri Taalas, SecrĆ©taire gĆ©nĆ©ral de l’Organisation MĆ©tĆ©orologique Mondiale. Ā« Il s’agit d’un rĆ©pit de courte durĆ©e qui n’inverse pas la tendance au rĆ©chauffement Ć long terme ni ne rĆ©duit l’urgence de l’action climatiqueĀ Ā».