Des chercheurs ont créé un utérus artificiel pour améliorer la survie des grands prématurés

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À l’hôpital pour enfants de Philadelphie, aux États-Unis, des chercheurs ont créé un utérus artificiel qui reconstitue le milieu dans lequel le fœtus évolue avant la naissance. Testé sur des agneaux, il offre des résultats encourageants pour la lutte contre la mortalité des grands prématurés.

Dans la revue Nature Communications, des chercheurs de l’hôpital pour enfants de Philadelphie, aux États-Unis, publient les résultats encourageants pour le dispositif qu’ils ont mis au point. Leur utérus artificiel pourrait permettre d’offrir une étape aux grands prématurés (nés avant 26 semaines) entre la matrice maternelle et l’air libre et donc de meilleures chances de survie.

Constitué d’une poche en plastique remplie de fluide avec un système qui fournit de l’oxygène relié au cordon ombilical, ce dispositif imite la physiologie naturelle d’un utérus. Le fluide est renouvelé en permanence et ressemble au liquide amniotique dans lequel se développent les fœtus.

Testé chez l’agneau, animal chez qui le développement des poumons in utero est « très proche » de ce qui se passe chez les humains, le dispositif a permis de faire se développer pendant quatre semaines un fœtus d’agneau. Alan Flake, l’un des auteurs de l’étude, explique que les fœtus d’agneau ont été introduits dans l’appareil après 15 à 16 semaines de gestation, un stade où le développement de leurs poumons équivaut à celui d’un fœtus humain « prématuré extrême » de 23 à 24 semaines.

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Sept d’entre eux ont pu y être maintenus plus de 25 jours. Avec cette étude, c’est la première fois qu’un système externe parvient à maintenir les fonctions vitales et assurer le développement d’un fœtus animal pendant aussi longtemps. Si l’on parvenait à transposer cela chez les bébés prématurés extrêmes jusqu’à la 28e semaine, leur taux de mortalité ferait une exceptionnelle chute, passant de 90 % à moins de 10 % et le risque de séquelles de 90 % à 30 %.

À ce jour, malgré de grands progrès dans le domaine, la mortalité des prématurés extrêmes reste de l’ordre de 50 % à 70 % et lorsque les enfants survivent, c’est « à un coût élevé en termes de qualité de vie avec 90 % de risque de séquelles, telles que des maladies pulmonaires chroniques ou des complications liées à l’immaturité des organes qui se traduisent par un handicap à vie », apprend-on dans le communiqué de presse accompagnant l’étude.

« Ces enfants ont un besoin urgent d’un relais entre l’utérus de leur mère et le monde extérieur », ajoute Alan Flake qui espère que des tests sur l’humain seront réalisables d’ici trois à cinq ans.

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