Résultats encourageants pour un implant cérébral sur le syndrome Gilles de la Tourette

Des essais réalisés sur des patients atteints du syndrome Gilles de la Tourette et consistant en l’implantation d’une électrode qui envoie des impulsions électriques dans une zone du cerveau se sont avérés très encourageants. 

Le syndrome Gilles de la Tourette est une maladie neurologique qui provoque des tics involontaires et soudains sous la forme de mouvements ou de vocalisations chez les personnes qui en sont atteintes et il touche environ une personne sur 2 000 (orpha). Ce réel handicap pourrait se voir atténué à l’avenir selon les conclusions d’une étude du Centre Médical Langone de l’Université de New York et publiée dans le Journal of Neurosurgery.

Si certains traitements existent et parviennent à atténuer les effets chez certains patients, ce n’est pas le cas pour toutes les personnes atteintes de ce syndrome. Pour lutter contre la maladie de Parkinson, une technique de stimulation cérébrale profonde (SCP) s’est révélée efficace. Elle est en cours d’étude contre les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) et la dépression sévère. Celle-ci consiste en la stimulation d’une zone cérébrale ciblée par le biais d’une électrode directement implantée.

Selon les chercheurs du Centre Médical Langone qui publient cette étude, cette technique s’avère aussi efficace pour atténuer les effets du syndrome Gilles de la Tourette. Pour parvenir à cette conclusion, ils ont équipé treize patients atteints du syndrome et sur qui les différents traitements se montrent inefficaces avec cet implant, des patients qu’ils ont ensuite suivis durant sept ans. Au terme de ces sept ans, ils ont observé en moyenne une baisse de la sévérité des tics de 37 % juste après l’implantation et 50 % à long terme.

Le principal obstacle reste de trouver l’origine exacte jusque-là encore méconnue de ce syndrome dans le cerveau. « Nos connaissances actuelles suggèrent que même si nous ne connaissons peut-être pas la source exacte de la maladie, nous savons qu’elle affecte un circuit entier qui se compose de plusieurs nœuds cérébraux différents. Il est donc possible de le traiter via un certain nombre d’approches différentes en ciblant différents nœuds », explique Alon Mogilner, en charge des travaux.

Malgré ce manque d’informations sur l’origine de la maladie, les chercheurs estiment que cette technique est « efficace et relativement sûre ». Reste à mener des travaux à plus grande échelle pour espérer obtenir de la Food and Drug Administration (FDA) une autorisation pour une utilisation en clinique.