Ressusciter le mammouth laineux ? Oui, mais pourquoi ?

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L’idée n’est plus de l’ordre du fantasme ou de la fiction. Le mammouth laineux pourrait bien faire son retour sur Terre plus de 40 000 ans après sa disparition. Mais au fait, pourquoi cette volonté de ressusciter ce géant de l’ère glaciaire ? 

En juillet dernier, nous vous relations le lancement de la première phase d’un projet par des chercheurs russes de l’Université fédérale du Nord-Est (Iakoutie) et les employés de la Fondation de recherche en biochimie sud-coréenne SOAAM. Ce projet vise à cloner le mammouth, disparu il y a quelque 40 000 ans.

Nous ne sommes pas dans une fiction cinématographique, mais bien dans la réalité. 40 000 ans après sa disparition, le mammouth laineux pourrait faire son retour sur notre chère planète et être intégré au Pleistocene Park, en Sibérie, qui porte le nom de l’ère glaciaire ayant couru de 2,58 millions à il y a 11 700 ans. La création de ce parc a été décidée par des scientifiques russes pour tenter de décélérer le dégel annoncé d’une gigantesque bande de glace de la zone. Cette fonte serait une catastrophe majeure pour l’environnement mondial, puisqu’elle libérerait chaque année des quantités exceptionnelles de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

Comme nous l’apprend Ross Andersen, un journaliste de The Atlantic qui s’est immergé dans ce parc pour tenter de comprendre les raisons de cette volonté de ressusciter le mammouth laineux, pour désamorcer ce dégel annoncé, il faut déraciner les arbres dans les forêts de la zone. Ce déracinement aurait pour motivation le retour d’une étendue d’herbe dont la fonction serait de refléter les rayons du soleil plutôt que de les absorber avec comme conséquence un arrêt du réchauffement du sol.

Comme l’explique Nikita Zymov, l’un des scientifiques en charge de cet immense projet, une telle opération nécessite l’aide du piétinement de nombreux animaux herbivores comme des chevaux sauvages, des bisons, des élans et des prédateurs pour garder les animaux en troupeaux. Mais pour contribuer à déraciner ou briser les incalculables arbres de la zone, le mammouth laineux serait d’une immense aide.

Plutôt que de chercher à trouver l’introuvable, à savoir un échantillon parfaitement conservé de l’ADN du mammouth laineux, on va ici se servir de celui de l’animal qui a le patrimoine génétique le plus proche, l’éléphant, auquel sera ajouté les traits caractéristiques du mammouth. Des chercheurs menés par le professeur George Church de l’Université de Harvard y travaillent actuellement. « George Church est formidable. Il est sur la bonne voie, personne n’a jamais été aussi avancé que lui là-dessus » déclare Beth Shapiro, la plus grande experte mondiale sur le sujet des ADN des espèces disparues.