Pourquoi est-il si néfaste de respirer par la bouche ?

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La respiration naturelle ne passe pas par la bouche. Rien de plus inné en effet que de respirer par le nez. Tant et si bien qu’on en oublie parfois cette respiration nasale dans les situations de stress, d’angoisse, de douleur ou d’effort intense. Pourtant, respirer par la bouche au quotidien peut devenir très mauvais pour la santé…

Le taoïsme, ce courant de pensée philosophique et spirituel né au VIe siècle av. J.-C. incitait déjà à se sevrer de la respiration buccale. Des écrits anciens rapportent en effet qu’il faudrait « veiller à ne jamais inspirer par la bouche ». Aujourd’hui, il a été prouvé scientifiquement que respirer de façon excessive par la bouche pouvait entraîner plusieurs problèmes de santé. Alors, pour quelles raisons la respiration buccale est-elle si néfaste ?

Le nez, essentiel à une bonne respiration

Le nez est essentiel à une bonne respiration, car il purifie, réchauffe et humidifie l’air ambiant, facilitant ainsi l’assimilation de l’oxygène. Nos narines pourraient également déclencher des réactions en chaîne au niveau du système hormonal, tout en sécrétant des neurotransmetteurs permettant de réduire la tension artérielle ou encore d’améliorer la digestion.

La respiration nasale peut également contribuer à réguler le rythme cardiaque, à soulager les douleurs de règles ou encore à maîtriser les troubles de l’érection. En respirant par la bouche, tous ces bienfaits s’annulent…

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Pourquoi respirer par la bouche est mauvais pour la santé

Inévitable dans certaines situations (activité physique intense, rhume, congestion nasale), la respiration buccale excessive présente de nombreux méfaits sur la santé. Parmi eux :

  • Risque d’infection : respirer par la bouche est susceptible d’augmenter le nombre de bactéries présentes dans les cavités buccales et à l’intérieur de la gorge.
  • Problèmes dentaires : une respiration continue par la bouche peut favoriser les caries, la mauvaise occlusion ou encore les déformations du palais et des mâchoires.
  • Troubles du sommeil : respirer par la bouche la nuit peut entraîner des ronflements, une sécheresse de la bouche et de la gorge, aggravant potentiellement les symptômes de l’apnée du sommeil.
  • Moins bonne filtration de l’air : le nez agit comme un filtre naturel piégeant les particules indésirables, les allergènes et les bactéries. En respirant par la bouche, l’air n’est pas filtré de la même manière.
  • Mauvaise régulation de l’humidification : le nez réchauffe et humidifie l’air inhalé avant qu’il n’atteigne les poumons, de sorte à prévenir les irritations des voies respiratoires. À l’inverse, respirer par la bouche peut assécher la gorge et les voies respiratoires.
  • Respiration superficielle : les inspirations et expirations par la bouche sont généralement plus courtes et plus superficielles, réduisant ainsi le processus d’oxygénation.
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©Paolo Cordoni/iStock

Une expérience probante

Bien qu’il ait été scientifiquement prouvé que respirer par la bouche est néfaste sur le long terme, James Nestor, écrivain et journaliste scientifique, a souhaité en faire l’expérience à titre personnel. Celui-ci s’est ainsi obstrué les narines dix jours d’affilée le temps d’observer les effets (ou plutôt, les méfaits) de la respiration buccale sur son corps.

Durant cette période, le journaliste a procédé à toutes sortes de mesures et d’examens cliniques. Au bout de dix jours, celui-ci a pu constater que son taux d’hormones du stress n’avait jamais été aussi élevé, que sa tension artérielle avait considérablement augmenté et que la variabilité de son rythme cardiaque avait chuté de façon vertigineuse. Et pour couronner le tout, l’écrivain a hérité d’une infection nasale. La nuit, les observations n’en ont pas été meilleures :

Comme la nuit, j’inspirais de l’air non filtré par la bouche, les tissus mous de mon palais se sont affaissés au point de me faire ronfler de longues heures durant. Ma respiration nocturne a ensuite commencé à défaillir et je développais une apnée du sommeil.

L’épuisement, les maux d’estomac, l’irritation et la nervosité induits par cette respiration ont fini par mettre un terme à l’expérience.

Guérir en respirant par le nez

Du fait de la pénibilité de l’exercice, James Nestor a souhaité faire l’expérience inverse : se scotchant cette fois-ci la bouche pendant dix jours, ce dernier a pu observer que la respiration nasale avait résolu la grande majorité de ses problèmes, les symptômes précédemment décrits n’ayant pas tardé à disparaître comme par magie…

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Et pour équilibrer l’air dans vos deux narines, vous pouvez vous essayer aux exercices tout bénéfiques de respiration alternée en découvrant notre article sur le sujet : respirer de la narine gauche n’a pas le même effet que respirer de la droite.