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Les réseaux sociaux bientôt interdits aux moins de 16 ans en Australie

Alors que la nocivité des réseaux sociaux n’est plus à prouver, certains pays commencent à prendre des mesures plus sévères. Dans un futur proche, l’Australie va par exemple interdire ces applications aux jeunes de moins de seize ans. Si l’objectif apparait tout à fait clair, les contours de la mesure restent à définir précisément. Or, il s’agit d’une entreprise plus compliquée qu’il n’y parait.

Combattre la nocivité des réseaux

Tout d’abord, rappelons que les études qui prouvent la nocivité des réseaux sociaux sont légion. Certains de ces travaux concernent entre autres notamment la perte de contact avec le monde réel, le développement de symptômes dépressifs, la prolifération de discours toxiques et de fake news et évidemment, le harcèlement en ligne. En 2020, le documentaire The Social Dilemma diffusé sur Netflix pointait certaines dérives en lien avec les réseaux sociaux. En 2019, un article évoquait même des risques pour l’environnement, certains influenceurs boostant le tourisme de masse dans des lieux naturels jusqu’ici peu connus et donc peu fréquentés.

Dans plusieurs pays comme la France et les États-Unis notamment, ces réseaux sont interdits aux enfants de moins de treize ans sans autorisation d’un parent. Comme l’expliquait l’agence de presse Reuters dans un article du 29 novembre 2024, l’Australie a quant à elle décidé de les interdire aux moins de seize ans et s’adresse donc aux adolescents. Selon les responsables à l’origine de cette initiative, la mesure devrait prendre effet dès le mois de novembre 2025. En attendant, les autorités travaillent sur la définition des contours de la mesure afin de la rendre réalisable et surtout efficace.

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Des pistes encore incertaines

Plusieurs pistes ont déjà émergé, notamment le recours à la biométrie grâce à la caméra du smartphone afin de définit l’âge des utilisateurs. Néanmoins, les personnes de plus de seize ans qui gardent un visage juvénile pourraient être lésées. Une autre possibilité serait le profilage des utilisateurs, là encore pour évaluer leur âge. Toutefois, cela impliquerait d’étudier leur comportement et d’analyser leurs données en ligne.

En outre, ces deux possibilités ne pourront empêcher les adolescents de moins de seize ans d’utiliser un réseau privé virtuel (VPN). En effet, il s’agit ici d’un moyen de contourner l’interdiction en évitant que leur position en Australie ne soit reconnue. Ainsi, il reste encore du chemin afin de trouver la solution idéale pour que la mesure soit réellement effective.

Pour le Premier ministre australien Anthony Albanese, candidat aux élections présidentielles de 2025, il s’agit d’une victoire. Cependant, la mesure a rencontré l’opposition des défenseurs de la vie privée et de certains groupes de défense des droits de l’enfant. Malgré cela, les sondages locaux évaluaient à 77 % la part de la population du pays favorable à cette interdiction.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.