Quatre siècles. C’est la durée de vie que peut espérer atteindre le requin du Groenland, soit l’espérance de vie la plus importante chez les vertébrés. Un développement extrêmement lent explique cette longévité qu’est capable d’atteindre ce squale qui vit dans les eaux froides de l’Arctique.
Il est le plus gros poisson de l’Arctique et le seul squale capable de vivre en permanence dans les eaux glaciales de la région la plus septentrionale du globe. Mais selon une étude publiée jeudi 11 août 2016 dans la revue scientifique Science, il est également le vertébré qui possède la plus importante espérance de vie, avec une longévité qui peut atteindre les 400 ans. Une croissance (un centimètre par an) et un développement (150 ans pour atteindre la maturité sexuelle) extrêmement lents contribuent à la longévité exceptionnelle de cette créature.
Ainsi, le requin du Groenland (Somniosus microcephalus) surpasse la longévité déjà exceptionnelle des tortues des Galapagos, qui vivent entre 150 et 200 ans, ou encore celle des baleines du Groenland, capables de vivre plus de 200 ans. En réalité, dans le règne animal entier, une seule espèce a une longévité plus importante que celle du requin du Groenland, il s’agit d’un coquillage, la praire d’Islande. « L’espérance de vie du requin du Groenland n’est battue que par celle de la praire d’Islande (507 ans) » peut-on lire dans l’étude.
Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs se sont basés sur des analyses au carbone 14 effectuées sur les lentilles oculaires de 28 femelles pêchées par accident. Il est possible de recueillir des informations sur l’âge des créatures marines en trouvant des traces de radiations atomiques dans leurs tissus, ces traces résultant des tests nucléaires menés depuis les années 1950. Les deux plus grands squales étudiés mesuraient 4,93 mètres et de 5,02 mètres, et étaient « respectivement âgés d’environ 335 ans et 392 ans« . Selon les auteurs, la durée de vie moyenne du requin du Groenland est d’environ 272 ans.
