requin du Groenland
Crédits : Hemming1952 / Wikipedia

Et si le requin du Groenland pouvait aider les humains à vivre plus longtemps ?

Capable de vivre plusieurs siècles, le requin du Groenland a un métabolisme extrêmement lent. Il se révèle donc particulièrement intéressant pour la science. Des chercheurs britanniques ont récemment souligné la possibilité que cette espèce de requins puisse aider à améliorer la santé des humains et potentiellement à augmenter leur espérance de vie.

Un métabolisme lent

Doté d’un physique plutôt ingrat, le requin du Groenland (Somniosus microcephalus) est l’un des plus gros poissons de l’Arctique, sa longueur moyenne se situant entre 2,5 et 4,5 mètres. Surtout, il s’agit du vertébré qui a la longévité la plus importante : au-delà de 400  ans. Par ailleurs, ce requin n’est pas vraiment exposé aux phénomènes de braconnage ou de surpêche en raison de sa chair extrêmement toxique. Survivre dans l’eau glacée de l’Arctique n’est pas donné à tout le monde. Il s’avère toutefois que le requin du Groenland a l’avantage d’avoir un métabolisme extrêmement lent. En témoigne sa vitesse de nage qui ne dépasse pas les 3 km/h ou encore sa croissance de moins d’un centimètre par an.

Le requin du Groenland a fait l’objet d’une étude présentée lors de la conférence annuelle de la Society for Experimental Biology à Prague (République tchèque) du 2 au 5 juillet 2024. Comme l’explique un communiqué, une équipe de l’Université de Manchester (Royaume-Uni) a étudié certains enzymes métaboliques du squale et a fait une découverte intéressante, justement en lien avec son métabolisme.

requin du Groenland
Crédits : andyaj58 AJ / Flickr

Améliorer la santé cardiaque chez l’humain

Chez les humains et de nombreux autres animaux dont la durée de vie est plus courte, une variation de l’activité des enzymes métaboliques intervient généralement avec l’âge. Or, si toutes les enzymes ne sont pas nécessairement concernées, certaines diminuent leur activité tandis que d’autres sont plus actives afin de compenser cette baisse et ainsi maintenir une production d’énergie à un niveau élevé. Cependant, ce n’est étonnamment pas le cas chez le requin du Groenland, non concerné par cette variation, du moins en ce qui concerne cinq enzymes importantes analysées par les chercheurs.

Selon les auteurs de l’étude, d’autres recherches devraient permettre de comprendre si le métabolisme de ces requins est réellement un facteur significatif de leur durée de vie extrêmement longue. Les scientifiques désirent aujourd’hui se focaliser sur le cœur du requin qui est anatomiquement assez proche de celui de l’humain.

L’objectif est désormais de comprendre quelles adaptations permettent au requin du Groenland de vivre aussi longtemps, visiblement sans être touché gravement par des maladies cardiovasculaires. Suivant les résultats obtenus, il sera peut-être possible d’intégrer certaines de ces adaptations chez les humains et d’améliorer ainsi la santé cardiaque.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.