Agriculture urbaine : des rendements similaires à ceux de l’agriculture conventionnelle

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Une étude britannique récente tend à démontrer que certains légumes tels que les concombres peuvent avoir de meilleurs rendements en ville qu’à la campagne. Et si l’agriculture urbaine pouvait incarner l’avenir alimentaire de l’humanité ?

Un contexte favorable à l’agriculture urbaine

Rappelons tout d’abord que l’agriculture urbaine produit entre 15 à 20 % de la nourriture à l’échelle globale, dont 5 à 10 % des légumes, légumineuses et tubercules. Alors que la population au sein des villes continue d’augmenter (7 personnes sur 10 d’ici 2050 selon la Banque Mondiale), la question de l’agriculture urbaine est très pertinente. Celle-ci est d’ailleurs explorée dans une étude pilotée par l’Université de Lancaster (Royaume-Uni) et publiée dans la revue Earth’s Future le 23 août 2022. L’objectif de ces travaux était de comprendre quelle serait la viabilité de l’agriculture urbaine dans un contexte de sécurité alimentaire, de résilience et de durabilité. Rappelons au passage que ce moyen de production se pratique dans divers endroits : toits, jardins partagés, cours, espaces publics ou encore fermes verticales.

L’étude a surtout exploré la question du rendement de l’agriculture urbaine face à l’agriculture conventionnelle et identifié les cultures urbaines les plus courantes. Pour ce faire, les chercheurs ont examiné environ 200 études provenant de 53 pays différents intégrant environ 2 000 points de données. Ces études portaient principalement sur les toitures (espaces gris), et les jardins et parcs (espaces verts).

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Peu de différence de rendement

Selon les chercheurs britanniques, les tomates et les salades notamment s’adaptent très bien à des méthodes alternatives comme l’hydroponie. Rappelons que ce mode de culture implique un substrat neutre et inerte alimenté par des nutriments en lieu et place de la terre. D’autres légumes comme le chou frisé et le brocoli sont quant à eux plus à l’aide dans des potagers verticaux. Pour les scientifiques, il y a peu de différence de rendement entre les cultures dans les espaces intérieurs et les espaces verts extérieurs. En revanche, il existe un net écart concernant l’adéquation des types de cultures dans les différents espaces gris. Autrement dit, les décideurs doivent prendre leurs responsabilités et peser le pour et le contre au niveau des investissements. Faut-il davantage soutenir les jardins ou les serres sur les toits ?

Enfin, il faut savoir que certaines techniques ancestrales pourraient contribuer à soutenir la sécurité alimentaire. Citons notamment le « chinampa » ou jardin flottant qu’utilisaient les Aztèques. Pour certains scientifiques, cette technique pourrait répondre aux problématiques liées à l’agriculture urbaine dans un contexte d’augmentation de la population des villes.