Les relations d’allaitement entre adultes existent bel et bien

Crédits : artemtation / Pixabay

Une Américaine a récemment fait couler beaucoup d’encre dans les médias après avoir raconté son histoire. Cette dernière allaite son petit ami et pourtant, il semble que cette pratique ne soit pas si marginale. SciencePost tente de vous le montrer.

Le tabloïd britannique The Sun avait relaté, dans un article du 7 juin 2016, l’histoire de Jennifer Mufford, une Américaine de 36 ans qui s’est arrangée pour moins travailler dans le but de ne manquer sous aucun prétexte un rendez-vous régulier très important pour elle : l’allaitement de son petit-ami à l’aide de son propre lait maternel toutes les deux heures.

« Nous voulions tous les deux la même chose dans une relation, un lien magique que seul l’allaitement pouvait permettre » avait déclaré l’intéressée au journal à sensations.

Jennifer Mufford expliquait qu’elle recherchait un homme capable de boire le lait que ses seins produisaient. Pour stimuler ses seins, l’Américaine prendrait des thés spéciaux ainsi que des pilules composées d’herbes. Si la nouvelle a été prise en partie pour un canular, celle-ci a fait le buzz sur la toile, suscitant de nombreuses réactions d’étonnement et d’indignation.

Et pourtant, ce type de relation n’est pas nouvelle. Il s’agit de ce que nous appelons en France la lactation érotique ou « fétichisme du lait », une relation basée sur l’attirance sexuelle entre deux adultes lorsqu’il y a allaitement. Malgré sa connotation incestueuse, celle-ci est plutôt compréhensible puisque les seins sont une zone fortement érogène du corps humain, et vous l’avez compris, surtout au niveau de la femme.

Le site Mic évoque les termes suivants : Adult Breastfeeding Relationship (ABR) et Adult Nursing Relationship (ANR) que l’on pourrait grosso-modo traduire par « relation d’allaitement adulte ». De nombreuses pages, forums et blogs y sont consacrés, tandis que certaines plateformes peuvent servir de site de rencontre, où les intéressés peuvent trouver un partenaire ayant l’âge et le sexe désiré.

« La majorité des gens voient ça comme une expérience nourricière et sensuelle. »

Bountiful Fruits est un de ces sites, tenu par Jennifer Maiden, une mère de famille chrétienne, suivie par 33.000 personnes. Après la naissance de son garçon il y a 14 ans, cette dernière s’est mise à allaiter son mari 2 à 3 fois chaque jour. Sur son site, Jennifer Maiden publie des conseils aux internautes, des interviews de personnes adeptes de la pratique, ainsi que le récit de son propre quotidien.

Charité romaine / Crédit : Pieter Pauwel Reubens ; Domaine public

Les pratiquants de l’allaitement adulte cherchent avant tout à stimuler leur libido, mais également à entretenir une proximité et une vraie intimité entre les membres du couple. Voici quelques réactions d’initiés :

« Oui, il y a de l’érotisme qui est impliqué parce qu’allaiter un adulte est toujours un tabou dans la société mainstream » expliquait en 2012 une certaine Daisy Gray sur le blog AdultBreastFeedingjourney. Celle-ci estimait également qu’il était important pour elle « que quelqu’un dépende [d’elle] pour quelque chose [qu’elle] seule peut produire, quelque chose qui vient directement de [son] corps, qui les nourrit et qui provoque cette sensation chaude et confuse ».

« L’allaitement était devenu une drogue. J’en mourais d’envie et j’étais trop impatiente que [mon mari] rentre du travail pour que nous puissions avoir notre petit moment à tous les deux. Sans surprise, cette soif-là a fait des merveilles pour ma libido » déclarait une femme anonyme dans un article tiré d’un site dédié à la soumission.

Le sujet reste encore très tabou, ce qui explique que cette communauté assez spéciale reste discrète. Ceci rend alors difficile les études désirant traiter de la lactation érotique, il est donc encore impossible de connaitre les effets concrets de la consommation de lait maternel chez l’adulte.

Pour ce qui est de la femme, comment s’étonner trop longuement de ce type de pratique alors qu’une étude, relatée par le site Fusion en 2015, stipulait que de 33 à 50% des femmes avaient déjà ressenti une excitation lors de l’allaitement de leur enfant ?

Sources : Slate – Mic – The Sun