Le contenu du premier nid de « frelons meurtriers » découvert aux États-Unis vient d’être analysé. Ce mardi, les responsables de l’État de Washington ont annoncé avoir isolé plus de 500 insectes, dont près de 80 étaient des reines en devenir, prêtes à développer leur propre nid.
Vespa mandarinia est la plus grosse espèce de frelons au monde (à ne pas confondre avec Vespa velutina, le frelon asiatique). Elle est aussi la plus grande espèce d’insectes sociaux connue. Les reines mesurent de 4,5 à 5,5 cm de long, tandis que les ouvrières mesurent de 2,5 à 4 cm. Vous la retrouverez principalement en Asie : Inde, Birmanie, Thaïlande, Laos, Viêt Nam, Cambodge, Chine, Corée du Sud ou encore au Japon. Ceci dit, plusieurs spécimens ont été repérés il y a quelques mois dans l’État de Washington (États-Unis) et en Colombie-Britannique (Canada).
Un premier nid identifié aux États-Unis
En octobre dernier, un nid a pour la première fois été identifié aux États-Unis, toujours dans l’État de Washington, après dix mois d’enquête pour le trouver. Des spécialistes en combinaison très épaisse ont finalement réussi à exterminer l’ensemble de la colonie, nichée dans la cavité d’un arbre mort.
Pour Sven Spichiger, entomologiste dans l’État de Washington, cette opération était essentielle : « Notre but est de l’éradiquer et de l’empêcher à tout prix de coloniser l’État. Nous n’avons pas de certitude qu’il soit véritablement implanté, mais nous devons prendre toutes les précautions en détectant tous les spécimens présents« .
Pour rappel, les premiers visés par ces frelons ne sont pas les humains, mais bien les abeilles. Ces redoutables prédateurs, qui se nourrissent de leurs larves, peuvent anéantir toute une ruche en quelques heures. Il n’empêche, leurs piqûres sont néanmoins très douloureuses. Au Japon, où ces insectes sont parfois capturés pour être mangés, près d’une cinquantaine de personnes meurent chaque année après avoir été touchées.
Les « graines » de dizaines de nids supplémentaires
Ceci dit, la découverte et l’élimination de ce « premier nid américain » ont donc été considérées comme une victoire par les autorités étatiques et fédérales. Celle-ci est d’autant marquée que d’après les récentes analyses des différents spécimens contenus à l’intérieur (plus de 500), ce nid contenait pas moins de 76 reines adultes.
Sur cet échantillon, toutes sauf une étaient des reines vierges, selon les spécialistes. Autrement dit, ces matriarches auraient fini par émerger du nid, par s’accoupler, avant de quitter la région pour fonder d’autres nouvelles colonies ailleurs une fois l’hiver passé.
En outre, 108 cellules coiffées de pupes (nymphes ou « cocons ») ont été isolées, dont la plupart auraient également contenu des reines en développement selon les entomologistes. En d’autres termes, ce nid contenait les graines de plusieurs dizaines de nouvelles colonies potentielles. « Nous sommes arrivés juste à temps« , estime l’entomologiste de la WSDA Sven-Erik Spichiger.
Naturellement, le fait que ce nid en particulier ait été traité ne signifie pas qu’il n’y en a pas d’autres. Aussi, les Américains ont peut-être gagné une bataille, mais ils n’ont probablement pas encore gagné la guerre.