Impression 3D : du régolithe lunaire et martien pour fabriquer des batteries

robot batteries
Crédits : PhonlamaiPhoto / iStock

Dans les prochaines annĂ©es, l’humain prĂ©voit de se rendre Ă  nouveau sur la Lune, mais Ă©galement sur Mars pour y Ă©tablir des colonies permanentes. Or, de nombreux chercheurs travaillent sur des projets incluant le rĂ©golithe. Certains d’entre eux impliquent notamment de fabriquer des batteries imprimĂ©es en 3D en utilisant cette ressource abondante.

Utiliser des ressources présentes localement pour fabriquer des batteries

Rappelons tout d’abord que le rĂ©golithe est une partie du sol recouvrant la roche-mère de la Lune. Il peut contenir du matĂ©riel meuble comme de la poussière, de la terre ainsi que des roches saines. Également prĂ©sente sur la planète Mars, cette ressource se trouve au cÅ“ur de nombreux projets. Dernièrement, la sociĂ©tĂ© Blue Origin a par exemple dĂ©voilĂ© ses travaux concernant des panneaux solaires Ă  base de rĂ©golithe lunaire. En 2018, l’Agence spatiale europĂ©enne (ESA) avait dĂ©jĂ  Ă©voquĂ© la possibilitĂ© d’imprimer en 3D des bĂ¢timents en rĂ©golithe lunaire dans le cadre de l’Ă©tablissement d’une base permanente.

Alors que les futures missions lunaires et martiennes se prĂ©cisent, l’UniversitĂ© du Texas Ă  El Paso (États-Unis) a elle aussi publiĂ© une Ă©tude Ă©voquant le rĂ©golithe dans la revue ACS Energy Letters en janvier 2023. Les chercheurs envisagent en effet la fabrication de batteries rechargeables en combinant cette ressource Ă  l’impression 3D.

Rappelons au passage que rendre plus crĂ©dibles les futures missions spatiales incluant des Ă©quipages humains passera sans doute par la rĂ©duction du poids de la charge utile ainsi que du volume mort. Ainsi, l’impression 3D, qui permet d’utiliser des ressources directement sur place afin de fabriquer toutes sortes d’objets, pourrait se rĂ©vĂ©ler particulièrement utile.

régolithe Mars Lune
Crédits : Université du Texas à El Paso

Deux processus d’impression 3D Ă  l’Ă©tude

Les scientifiques amĂ©ricains ont focalisĂ© leurs recherches sur la crĂ©ation de batteries capables d’alimenter de petits engins spatiaux, des dispositifs d’alimentation portables, des robots ainsi que des systèmes d’alimentation Ă  grande Ă©chelle sur la Lune et sur Mars. Pour mener Ă  bien son projet, l’UniversitĂ© du Texas Ă  El Paso a reçu une subvention de 615 000 dollars afin de mettre au point un dispositif d’impression 3D permettant la fabrication de ces batteries.

Les premières recherches laissent penser que deux processus d’impression 3D (l’extrusion de matĂ©riaux et la photopolymĂ©risation) pourraient fonctionner ailleurs que sur Terre. De plus, il faut savoir que ces recherches ne sont pas si simples dans la mesure oĂ¹ les batteries 3D dont il est ici question sont plus complexes et devront se montrer plus performantes que les batteries habituellement disponibles dans le commerce.

Selon les chercheurs, les batteries lithium-ion (les plus utilisées actuellement) ne seront pas viables sur la Lune ou sur Mars. En effet, le lithium se révèle très rare dans le sol de ces astres. Ainsi, le projet se concentre davantage sur la possibilité de créer des batteries sodium-ion puisque le sodium est beaucoup plus présent localement.