Regardez cette animation captivante de l’évolution des vents en surface au cours de l’année 2018

vents terre
Crédits : capture d'écran / Youtube.

En météorologie, le vent représente le mouvement quasi horizontal de l’air. Il possède une vitesse et une direction, toutes les deux mesurées à 10 mètres de hauteur par les stations de surface. L’emplacement est soigneusement choisi afin d’éviter la proximité d’obstacles pouvant induire des fluctuations parasites. Mais à quoi ressemble le champ de vent en surface à grande échelle, et comment évolue-t-il sur une année ? La réponse en animation !

Un aparté sur la prévision du temps

Commençons par une petite digression pour mieux comprendre. Avant de produire une prévision météorologique, il est nécessaire d’initialiser le modèle numérique qui accomplira cette tâche. Il s’agit de construire une image la plus fidèle possible de ce qu’a été l’atmosphère réelle sur une fenêtre temporelle donnée – généralement datée d’il y a quelques heures. L’initialisation se fait sur la base des nombreuses observations disponibles et des grands équilibres physiques – comme la relation entre la pression et le vent. Une fois établi, le modèle résout un jeu d’équations différentielles non linéaires à partir de cet état initial, afin d’anticiper la façon dont l’atmosphère devrait évoluer au cours des heures et jours à venir.

Le point ici est de souligner que pour chaque run, le modèle construit une configuration de départ qui est censée représenter au mieux l’état tridimensionnel du fluide atmosphérique au cours des dernières heures. On parle d’analyse. Suivant la fréquence à laquelle le modèle est lancé, 2 à 4 analyses sont produites par jour. Ces dernières sont archivées dans des bases de données. Elles servent entre autres à produire ce que l’on appelle des réanalyses atmosphériques. Ce dernier point n’est toutefois pas l’objet du présent article.

Reconstruire le film de l’évolution de l’atmosphère

Sans rentrer dans les détails techniques, c’est en compilant les états atmosphériques successivement fournis par le modèle américain GFS au fil de ses réactualisations qu’a été produite l’animation suivante. Elle nous montre l’évolution du vent horizontal en surface (à 10 mètres) entre le 1er janvier 2018 et le 1er janvier 2019 sur le secteur nord-atlantique. Il s’agit ici du vent moyen sur 10 minutes. Le pas de temps est de 3 heures. Plus la couleur tend vers le jaune-orangé, plus l’intensité du vent est marquée. Le bleu foncé signale des conditions peu venteuses ou calmes. Les lignes de courant sont tracées en blanc et représentent la direction du flux.

En plus de présenter un aspect esthétique, pour partie attribuable à la fluidité des mouvements, plusieurs caractéristiques notables sont identifiables. Par exemple, le flux moyen d’ouest – mais très variable – aux moyennes latitudes. Ou encore les alizés de secteur nord-est – plus stables – en zone tropicale dans l’hémisphère nord*. Sans surprise, les grands tourbillons dépressionnaires de la région nord-atlantique ressortent très nettement sur ce champ. Régulièrement, on observe des sortes de cordons qui leur sont attachés. Il s’agit de la signature des fronts sur le vent de surface, notamment celle des fronts froids et des occlusions.

Par ailleurs, en arrivant vers la fin de la saison estivale, on voit apparaître des tourbillons concentrés qui se meuvent initialement d’est en ouest dans l’Atlantique tropical. Ce sont les cyclones tropicaux. La plupart d’entre eux finissent tôt ou tard par être absorbés par la circulation d’ouest plus au nord.

Globalement, le vent en surface est plus fort sur l’océan que sur les continents en raison d’un frottement plus faible. Enfin, on notera une pulsation diurne sur les continents, en particulier en zone tropicale, qui correspond à l’alternance jour-nuit. Bien d’autres remarques pourraient toutefois être faites.

Une dimension pédagogique

Comme le concluait l’un de nos articles précédents sur un sujet voisin, « ce type de visualisation permet au grand public de mieux appréhender le fonctionnement et l’évolution de notre atmosphère. En effet, il expose une richesse phénoménologique et spatio-temporelle qui ne saurait être retranscrite avec aisance et clarté uniquement par les mots ou les représentations schématiques. Ainsi, le développement et la diffusion grandissante de ces produits revêtent une importante dimension pédagogique ».

* On voit aussi les alizés de sud-est dans hémisphère sud.

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