Réduire la vitesse des navires pourrait être bénéfique pour le climat, la santé humaine et la faune marine.
Si vous voulons tout mettre en œuvre pour lutter contre la crise climatique, nous devons considérer tous les émetteurs de gaz à effet de serre. Les cargos et autres paquebots, dont il est ici question, ont leur part de responsabilité. Le transport maritime génère en effet à peu près 3 % de ces rejets.
Pour s’attaquer au problème, deux organisations – Seas at Risk et Transport & Environment – proposent de réduire de 20 % la vitesse de déplacement de ces navires.
Que des avantages
Selon un nouveau rapport, une telle mesure permettrait en effet de réduire nos émissions d’oxydes de soufre d’oxyde d’azote et de particules d’environ 24 %. Ceci aurait pour effet de limiter notre contribution au réchauffement climatique, mais aussi l’impact de ces polluants sur la santé humaine.
Les chercheurs soulignent également le fait qu’en se déplaçant moins vite, la pollution sonore dans les océans pourrait être réduite de près de 70 %. Il y aurait également beaucoup moins de risques de collisions avec les baleines.
« Nous pourrions gagner plusieurs batailles : d’un point de vue climatique, de la santé humaine, et pour la faune marine », explique John Maggs, de Seas at Risk.
D’autant plus que cette mesure pourrait être simple à mettre en place et à faire respecter. « Grâce aux satellites et aux transpondeurs des navires de commerce, il est très facile de suivre leurs mouvements et la vitesse à laquelle ils se déplacent », poursuit le chercheur.
Limiter la puissance des navires
Cette nouvelle proposition devrait normalement être examinée lors d’une réunion de l’Organisation maritime internationale (OMI) tenue cette semaine à Londres.
Certaines compagnies seraient en plus déjà partantes :
« La vapeur lente réduit non seulement les coûts de carburant, mais son application ne nécessite pas de procédures fastidieuses, car elle peut être mise en œuvre instantanément. Elle ne nécessite aucun investissement des armateurs, peut être facilement contrôlée et constitue le moyen le plus efficace de réduire les émissions de CO2 », a notamment déclaré Ioanna Procopiou, de Sea Traders S.A.
En revanche, d’autres sont encore réticents, à l’instar de l’armateur Maersk :
« Nous restons opposés aux limitations de vitesse, a déclaré Simon Christopher Bergulf, directeur des affaires réglementaires de l’entreprise danoise. Nous soutenons plutôt le principe d’application de mesures de limitation de la puissance. Se concentrer sur la puissance plutôt que sur les limitations de vitesse aidera à atteindre les objectifs de réduction de CO2, tout en récompensant les navires les plus efficaces ».
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