Selon une nouvelle étude américaine, le réchauffement climatique participerait à une réduction de la taille du cerveau humain. Comment les chercheurs sont-ils arrivés à une telle conclusion ?
La réduction de la taille du cerveau se poursuit
En 2021, nous évoquions déjà une réduction de la taille du cerveau humain. Selon une étude menée par les universités de Boston et de Dartmouth (États-Unis), elle aurait même débuté il y a 3 000 ans, durant l’Holocène. Les chercheurs évoquaient une perte de 10 % de la taille du cerveau, soit entre 1 350 et 1 500 centimètres cubes. La raison de ce phénomène n’était d’après eux pas liée à la réduction générale de la taille corps, mais plutôt à l’arrivée des premiers systèmes sociaux, et donc de l’intelligence collective.
Il semble que la taille du cerveau humain poursuive sa réduction progressive. Selon une étude récemment publiée dans la revue Neurology and Neuroscience, la cause n’est autre que le réchauffement climatique actuellement à l’œuvre. Le Musée d’Histoire Naturelle de Californie, qui signe ces recherches, évoque une association entre des enregistrements climatiques passés et des restes humains sur une période de 50 000 ans.
Comment cette étude a-t-elle été menée ?
Dans le cadre de l’étude, les scientifiques ont analysé l’évolution de la taille du cerveau de 298 spécimens d’Homo en rapport avec les variations de température mondiales, mais également les précipitations ainsi que les taux d’humidité. Jeff Morgan Stibel, le principal auteur de l’étude, a réuni des données concernant la taille des crânes fossilisés provenant de plusieurs publications scientifiques. Le but était d’estimer précisément la taille du cerveau. D’autres éléments ont également été inclus, notamment des données au sujet de la zone géographique d’origine, du sexe ou encore de la taille des corps.
Les estimations ont ensuite été comparées avec quatre enregistrements climatiques. Or, certaines données provenaient du programme européen EPICA, dont le succès réside dans le forage d’une carotte glaciaire à 3 260 m de profondeur en Antarctique, révélant ainsi le climat des 800 000 dernières années. Selon l’étude, de multiples variations des températures moyennes ont rythmé les 50 000 dernières années, notamment lors du dernier maximum glaciaire. Ensuite, les températures ont progressivement augmenté à partir de l’Holocène, une période géologique ayant débuté il y a environ 11 000 ans.

De possibles conséquences sur la cognition humaine
Les résultats de l’étude du Musée d’Histoire Naturelle de Californie suggèrent que la taille du cerveau humain était bien plus imposante lors des périodes dites plus fraîches. Les périodes les plus chaudes s’étalant de 100 à 10 000 ans sont quant à elles inversement synonymes de diminution plus ou moins importante de la taille du cerveau. Lors de la période de réchauffement de l’Holocène, il est par exemple tout de même question d’une réduction de 10,7 %.
Forts de ce constat, les chercheurs affirment que le réchauffement climatique pourrait à nouveau favoriser une réduction de la taille du cerveau. Or, cela pourrait avoir des conséquences indésirables sur la cognition humaine. Toutefois, d’autres facteurs doivent être pris en compte, par exemple la végétation ou encore des facteurs non climatiques tels que la technologie et la culture.