Le recul des glaciers côtiers, entre changement climatique et variabilité naturelle

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Le recul des glaciers côtiers, ceux dont le front s’écoule jusqu’à la mer, a pris une ampleur considérable au cours des dernières décennies. Dans une nouvelle étude, des chercheurs ont pour la première fois démontré de façon formelle le rôle du réchauffement global dans cette évolution. Les résultats ont été publiés dans la revue The Cryosphere ce 13 juillet.

Dans son dernier rapport paru en aoĂ»t 2019, le GIEC concluait qu’il demeurait difficile de se prononcer quant Ă  la question de savoir si le retrait des glaciers cĂ´tiers de l’Arctique et de l’Antarctique Ă©tait le fait du rĂ©chauffement anthropique ou bien des fluctuations naturelles qui continuent et continueront Ă  se produire dans le système climatique.

Une méthode d’attribution novatrice pour le retrait des glaciers côtiers

Grâce à l’élaboration d’une nouvelle méthode de détection et d’attribution par des chercheurs de l’Université du Texas à Austin et de l’Institut de Technologie de Géorgie (États-Unis), il est désormais possible de répondre plus formellement à cette interrogation.

« La mĂ©thodologie que nous proposons est une feuille de route pour faire des dĂ©clarations confiantes sur le rĂ´le de l’homme [dans le retrait des glaciers] », rapporte John E. Christian, auteur principal de l’étude. « Ces dĂ©clarations peuvent ensuite ĂŞtre communiquĂ©es au public et aux dĂ©cideurs, et les aider dans leur prise de dĂ©cision ».

glacier groenland
Un glacier côtier au Groenland. Le front se jette dans la mer et vêle des icebergs. Crédits : capture vidéo / NASA.

En appliquant leur algorithme à un modèle simplifié de glaciers côtiers et en effectuant plusieurs milliers de simulations avec et sans réchauffement global, les scientifiques ont pu montrer que la majeure partie du recul observé depuis les années 1990 était attribuable aux activités humaines. Par ailleurs, ils ont trouvé qu’une élévation même modeste de la température moyenne du globe suffisait à provoquer un recul substantiel en raison de processus à effet de seuil.

« C’est la première fois que quelqu’un fait cela », indique Ginny Catania, coauteure du papier. En tenant uniquement compte des fluctuations naturelles, il n’est pas possible d’expliquer le recul des glaciers cĂ´tiers, exception faite pour quelques-uns d’entres eux, et ce, aussi bien au pĂ´le nord qu’au pĂ´le sud. Aussi, la dimension gĂ©nĂ©rale du retrait est un signal fort et incontestable du rĂ©chauffement planĂ©taire dĂ» aux activitĂ©s humaines.

« Cette Ă©tude nous donne une boĂ®te Ă  outils pour dĂ©terminer le rĂ´le des humains dans la perte de glace du Groenland et de l’Antarctique et pour dire avec confiance que ce n’est pas une simple coĂŻncidence », relate Alex Robe, l’un des coauteurs de l’étude.