Si de nos jours la plupart des reçus sont en papier, il y a environ 2 000 ans, un important dossier financier était souvent enregistré sur de la pierre. Il y a plusieurs années, des chercheurs ont retrouvé l’un de ces reçus à Jérusalem sur le site archéologique de la Cité de David. Les détails de cette découverte sont rapportés dans la revue Atiqot.
Les reçus remontent à l’Antiquité
Un reçu est un document ou une preuve écrite attestant d’une transaction financière entre deux parties. Il s’agit d’une confirmation de paiement ou de réception de fonds. Pour l’émetteur, il permet de conserver une trace des ventes. Les reçus peuvent également servir de preuve en cas de litige ou de demande de remboursement. Pour le destinataire, ils constituent par exemple une preuve de paiement pouvant être utilisée pour des raisons fiscales ou pour la garantie des biens achetés.
L’utilisation des reçus n’est pas nouvelle. Nous savons en effet que les anciennes civilisations mésopotamiennes, comme les Sumériens et les Babyloniens, utilisaient des tablettes d’argile pour enregistrer des transactions commerciales, tout comme les anciens Grecs après eux. Ces tablettes pouvaient contenir des informations sur les biens échangés, les parties impliquées et parfois des marques ou des sceaux pour authentifier la transaction.
Les anciens Égyptiens utilisaient de leur côté des papyrus, une forme primitive de papier fabriquée à partir de la tige de la plante de papyrus.
Par ailleurs, une équipe annonce avoir déterré un autre de ces reçus dans le cadre de fouilles menées dans la Cité de David, à Jérusalem. Ce lieu est considéré comme le noyau original de la ville ancienne de Jérusalem. Selon la tradition biblique, la Cité de David était également la capitale du royaume de David et Salomon, anciens rois d’Israël, au cours du 10e siècle avant notre ère. C’est là que le roi David aurait établi sa résidence ainsi que son palais et que le roi Salomon aurait construit le premier Temple de Jérusalem.
Une pierre gravée il y a 2000 ans
Ici, pas de tablette d’argile ni de papyrus, mais une simple pierre de calcaire d’environ neuf centimètres de haut. Elle aurait été retrouvée dans un tas de débris lors d’une fouille menée en 2016 sur Pilgrimage Road, une artère principale fréquemment parcourue à l’époque. La route s’étendait sur environ 600 mètres, reliant la porte de la ville de Jérusalem aux portes du Mont du Temple et du Second Temple, que les Romains détruisirent en 70 apr. J.-C..
Ce reçu comporte sept lignes de texte partiellement conservées mentionnant plusieurs noms associés à des sommes d’argent. L’une de ces lignes contient également le nom Shimon, un nom masculin biblique populaire au début de la période romaine (37 av. J.-C. à 70 apr. J.-C.), à côté duquel est gravée la lettre hébraïque mem. Il s’agit d’une abréviation de ma’ot (« argent » en hébreu).
« À première vue, la liste des noms et des numéros peut ne pas sembler passionnante. Cependant, penser que, tout comme aujourd’hui, les reçus ont également été utilisés dans le passé à des fins commerciales, et qu’un tel reçu nous est parvenu, est une découverte rare et gratifiante nous permettant d’avoir un aperçu de la vie quotidienne dans la ville sainte de Jérusalem« , notent les archéologues de l’Autorité des antiquités d’Israël.
Quatre autres inscriptions hébraïques écrites sur de la pierre, qui ont en commun d’avoir des noms suivis de chiffres, ont été trouvées dans la région. En revanche, c’est la première du genre fouillée à Jérusalem. D’après le type d’écriture et de pierre, ainsi que ses similitudes avec les autres pierres, les archéologues suggèrent que ce reçu pourrait dater d’environ 2000 ans.