Reconstitution du visage d’une femme ayant vĂ©cu il y a 13 000 ans

Credit: Antiquity (2017). DOI: 10.15184/aqy.2017.18

Ă€ partir de restes squelettiques dĂ©couverts en 2002 en ThaĂ¯lande, une Ă©quipe scientifique australienne est parvenue Ă  reconstituer numĂ©riquement le visage d’une femme qui y vivait il y a 13 000 ans.

 Le visage d’une femme ayant vĂ©cu il y a 13 000 ans dans ce qu’est aujourd’hui la ThaĂ¯lande et qui est considĂ©rĂ©e comme une probable descendante des premières populations qui ont vĂ©cu en Asie du sud-est nous est dĂ©sormais rĂ©vĂ©lĂ©. C’est en 2002 que les restes squelettiques de cette femme ont Ă©tĂ© dĂ©couverts, incluant les os du crĂ¢ne et des dents dans le refuge de Tham Lod, dans le nord-ouest de la ThaĂ¯lande.

Selon une Ă©quipe de recherche thaĂ¯landaise dirigĂ©e par Rasmi Shoocongdej, professeur d’archĂ©ologie Ă  l’UniversitĂ© Silpakorn Ă  Bangkok, ces os appartenaient Ă  une femme probablement Ă¢gĂ©e de 25 Ă  35 ans et qui mesurait 1 min 52 s. En utilisant la spectromĂ©trie de masse par accĂ©lĂ©rateur pour sĂ©parer les isotopes de radiocarbone des sĂ©diments du lieu oĂ¹ les restes avaient Ă©tĂ© dĂ©couverts, ces chercheurs ont pu dĂ©duire lâ€™Ă¢ge de la jeune femme, environ 13 640 ans au cours du PlĂ©istocène tardif.

Credit: Antiquity (2017). DOI: 10.15184/aqy.2017.18

Cela en fait la « plus ancienne sĂ©pulture humaine Ă  Ăªtre excavĂ©e des rĂ©gions montagneuses du nord-ouest de la ThaĂ¯lande et probablement une descendante directe de la population fondatrice de l’Asie du Sud-est », est-il Ă©crit dans la revue Antiquity.

Pour reconstituer son visage, ce n’est pas la mĂ©thode de reconstruction faciale largement utilisĂ©e qui a Ă©tĂ© privilĂ©giĂ©e. Au lieu de cela, les chercheurs ont utilisĂ© une gamme de relations entre les tissus mous du crĂ¢ne pour estimer les caractĂ©ristiques faciales de la femme. « La reconstruction du visage est une mĂ©thode très, très populaire, mais elle a Ă©tĂ© testĂ©e et a Ă©tĂ© scientifiquement invalidĂ©e depuis le dĂ©but de l’annĂ©e 2002 », explique Susan Cowes, de l’UniversitĂ© de Wollongong en Australie et coauteure de l’étude.

En comparant les mesures des os du crĂ¢ne, des muscles, de la peau et des tissus faciaux Ă  celles des populations contemporaines Ă  travers le monde, les chercheurs concluent que « la femme est anatomiquement moderne ». Les rĂ©sultats de l’étude ont rĂ©vĂ©lĂ© que cette femme avait le mĂªme type du visage que celui des Asiatiques de nos jours bien que certains traits de son visage comme le nez ou la bouche Ă©taient plus proches de ceux des femmes africaines, ce qui prouve que l’anatomie humaine a tout de mĂªme considĂ©rablement changĂ© au cours de ces derniers 13-15 000 ans.