La reconnaissance faciale pourrait arriver dans les aéroports français

Crédits : Capture vidéo

Les questions de sécurité déjà fortement au cœur des discussions suite aux attentats de novembre sont revenues de plus belle suite aux attentats meurtriers de Bruxelles. Parmi les solutions discutées, un projet ambitieux de reconnaissance faciale a été évoqué mardi soir au journal télévisé de 20 h sur France 2. Interrogé par David Pujadas, Bernard Cazeneuve s’est en effet montré favorable à l’utilisation de cette technologie dans les aéroports pour enrayer les risques d’attaque. 

S’engouffrer dans un aéroport et être analysé par des ordinateurs pour reconnaître au plus vite les terroristes pourrait être possible dans un futur proche. Comme l’a effectivement affirmé le Ministre de l’Intérieur, « La reconnaissance faciale, ce sont des moyens sur lesquels travaillent nos services et nous n’hésiterons pas à employer les moyens humains et les moyens de la technologie pour le renforcer »

La France n’est évidemment pas le premier pays à s’intéresser à cette technologie comme l’explique le journaliste Nicolas Chateauneuf en ces termes : « d’autres aéroports ont la volonté de tester la reconnaissance faciale, avec des caméras reliées à des ordinateurs, et ceux-ci pourraient alors reconnaître les personnes qui sont recherchées ». Néanmoins, il ne faut pas oublier que le recours à la biométrie est encadré très strictement. En 2012, le Conseil constitutionnel avait par exemple fait barrage au projet de passeport biométrique à cause du caractère sensible de l’utilisation de ce type de données. Par ailleurs, un accord de la CNIL est obligatoire pour qu’il puisse y avoir mise en vigueur de ce type de technologies. Concernant la mise en place de ce système par une puissance publique, celle-ci doit faire suite à un décret en Conseil d’État après l’avis consultatif de la CNIL.

Des événements sportifs sous haute surveillance

En prévision des Jeux Olympiques de Tokyo en 2020, les Japonais ont également émis le souhait de mettre cette technologie en place pour détecter les terroristes et éviter des attentats. Nous pouvons néanmoins noter comme l’explique le journal Nikkei que « photographier le visage de tout étranger entrant [au Japon] fait déjà partie du système de contrôle des passeports à Narita, Haneda et d’autres aéroports japonais ». Pour 1,1 milliard de yens, soit environ 8,75 millions d’euros, les Japonais commenceront à utiliser ce système l’été prochain. Il ne s’agira néanmoins pas de surveillance en temps réel, mais plus d’une sécurité supplémentaire qui s’ajoutera au contrôle des passeports grâce à la comparaison à des photos de terroristes reconnus.

Lors des Jeux Olympiques d’hiver en 2014 en Russie, la reconnaissance faciale 3D mise au point par les Américains d’Artec Group et testée dans des aéroports américains avait permis de meilleurs contrôles d’accès dans certaines zones clefs de Sotchi.

La technologie NEC Neoface et la reconnaissance en temps réel

Cette technologie fiable et totalement précise permettant une reconnaissance automatique et en temps réel grâce à des images tirées de caméras de surveillance, de vidéos diverses ou même de simples photos issues d’une bande de données avait notamment permis d’identifier l’auteur d’un braquage à main armée à Chicago. Non contente de ce seul succès, l’entreprise NEC avait déclaré l’implémentation de Neoface dans 14 aéroports Brésiliens et se targue de pouvoir non seulement effectuer des comparaisons de visages de suspects, mais aussi de détecter par le même temps les voyageurs et le personnel présent sur les lieux.

Des entreprises françaises surfent également sur cette vague biométrique. Safran Morpho analyse instantanément les personnes se trouvant dans des vidéos et propose ses technologies à tous : « gouvernements, aux agences nationales et aux administrations chargées de l’application de la loi et du contrôle aux frontières, ainsi qu’aux entreprises privées ». Facing IT propose quant à elle depuis 2009 une identification de suspects et dit prévenir « proactivement des incidents ». Basant sont travail sur une base de données enregistrant jusqu’à 10 000 personnes recherchées ou blacklistées.

Sources : Numérama, Nikkei