Le sous-marin privé Titan et les cinq personnes qui se trouvaient à son bord ont disparu il y a quelques jours. Désormais, les autorités tentent de localiser l’appareil et se concertent pour élaborer une vaste opération de sauvetage. Néanmoins, le submersible reste pour l’instant totalement introuvable.
Une réserve d’oxygène qui s’épuise
Rappelons tout d’abord que le Titan est le seul submersible privé capable de se rendre à proximité de l’épave du célèbre Titanic. Depuis son naufrage le 15 avril 1912, le navire repose à une profondeur de 3 821 m et à une distance de 650 km de Terre-Neuve (Canada). Néanmoins, le Titan s’est perdu dans cette zone. Interrogé sur l’affaire, l’amiral John Mauger a indiqué que le Titan, opéré par la compagnie OceanGate, avait plongé le matin du dimanche 18 juin avec cinq personnes à son bord, dont un Français. Par la suite, après seulement 1h45 de plongée, le Polar Prince (le navire de soutien du submersible) a perdu son contact.
L’alerte a finalement été donnée le 19 juin au soir. Rapidement, les garde-côtes des États-Unis ont lancé une opération de recherche afin de localiser l’engin. D’importants moyens ont été mis en œuvre : un avion C-130 et plusieurs P8 Poseidon avec des capacités de détection sous-marine. Des bouées et sonars ont également été déployés en mer afin d’écouter ce qu’il s’y passe et éventuellement retrouver des traces de vie, potentiellement jusqu’à 4 000 m de profondeur. La France a quant à elle déployé le robot sous-marin Victor 6.000 en renfort pour aider à la localisation.
Selon l’Amiral Mauger, le dispositif déployé a principalement pour objectif de localiser le Titan. S’il est retrouvé, une importante opération de sauvetage sera ensuite lancée. Les autorités se concertent d’ailleurs actuellement pour déterminer quels moyens de sauvetage pourraient être nécessaires à cette opération. Rappelons au passage que le submersible a une capacité maximale de 96 h en oxygène. Or, cette même capacité était de seulement 70 h le 19 juin au soir, lors de la conférence de presse de l’Amiral Mauger. Les passagers disposent ainsi d’une réserve d’oxygène qui ne tiendra que jusqu’au jeudi 22 juin. Le temps est donc compté et pour l’heure, l’engin n’a pas donné signe de vie.
La situation du Titan laisse peu de place à l’espoir
Le 20 juin, l’agence de presse Reuters a interrogé Alistair Greig, professeur de génie maritime à l’Université College de Londres (Royaume-Uni). Il a expliqué que les sauveteurs font face à d’importants obstacles pour trouver le Titan, et donc pour sauver les personnes à bord. L’expert affirme qu’en cas d’urgence à mi-plongée, le pilote aurait relâché des poids afin de remonter à la surface. Cependant, l’absence de communication, et donc de localisation, rend les choses difficiles. En effet, localiser à l’œil nu un submersible de la taille d’un petit camion qui flotte dans l’immensité de l’océan est tout simplement impossible. De plus, même si le Titan revient à la surface par lui-même, les passagers sont condamnés sans une aide extérieure. Effectivement, le submersible est scellé à l’aide de boulons situés à l’extérieur.
En attendant, les recherches se poursuivent grâce aux ondes ultra-sonores. Des signaux enregistrés ce matin toutes les trente minutes sous l’eau laissent d’ailleurs potentiellement présager qu’il pourrait bien s’agir du sous-marin. Cependant, si le Titan se trouve au fond de l’océan, toute entreprise de sauvetage serait encore plus compliquée. En effet, aucune lumière ne pénètre à près de 4 000 m de profondeur. Ainsi, seul un équipement spécialisé pourrait atteindre une telle distance dans l’eau sans être écrasé par l’extrême pression de l’eau. Autrement dit, une telle opération aurait de grandes chances de se solder par un échec.
