Dernièrement, des scientifiques français ont affirmé que le déclin des coraux pourrait avoir un effet positif sur le réchauffement climatique. En effet, il est question d’une augmentation de la capacité des océans à absorber du dioxyde de carbone et donc, d’un ralentissement de l’accumulation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
Un scénario catastrophe tout à fait possible
Comment d’éminents chercheurs français en océanographie et climat peuvent-ils nous expliquer que la disparition des coraux est quelque chose de positif ? En réalité, la volonté des scientifiques de l’étude publiée dans la revue PNAS le 2 juin 2025 est toute autre. En effet, il n’est ici aucunement question d’ignorer le fait que le déclin des coraux représente un désastre pour les écosystèmes, pour le secteur de la pêche et pour les littoraux, sur le plan de la sécurité.
A l’Institut Pierre-Simon Laplace de l’Université de la Sorbonne, Lester Kwiatkowski et Alban Planchat ont simplement tenté de calculer les « bénéfices » du déclin des coraux pour le réchauffement climatique. Précisons au passage qu’en réalité, leur simulation concerne une disparition complète des coraux, une catastrophe en théorie possible.
Effectivement, les coraux sont en déclin depuis déjà de nombreuses années, notamment en raison du réchauffement des eaux. Cependant, l’augmentation des taux de CO2 sur Terre est l’élément le plus grave car à l’origine de l’acidification des océans, un phénomène accélérant lui-même le blanchiment des coraux. Autrement dit, l’idée relative à une disparition totale des coraux ne relève pas de la science-fiction.

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Une augmentation de la capacité des océans à absorber le CO2
Selon les résultats de l’étude française, la disparition des coraux serait synonyme d’une augmentation de 5% de la capacité des océans à absorber le dioxyde de carbone d’ici 2100 – et de 13% d’ici à 2300. La quantité de CO2 présente dans l’atmosphère se réduirait alors, ce qui pourrait légèrement ralentir le réchauffement de la Terre. Par ailleurs, l’estimation émanant de l’étude repose sur un calcul intégrant le principe suivant : les récifs de corail émettent également du CO2. En effet, les coraux prélèvent du CO2 dans l’eau de mer tout au long de leur croissance mais leur calcification progressive en émet également.
Dans leur compte-rendu, les auteurs ont affirmé que cette rétroaction négative augmente les estimations du budget carbone restant associé aux seuils de réchauffement climatique. Citons notamment l’objectif de l’Accord de Paris synonyme d’une limitation de l’augmentation de la température mondiale à 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels.