Les émissions de gaz à effet de serre (GES) provenant des activités humaines sont la principale cause du réchauffement climatique. Bien que l’objectif de maintien de l’augmentation de la température fixé par l’Accord de Paris en 2015 semble actuellement inaccessible, certains chercheurs se montrent quant à eux optimistes.
Un objectif impossible à atteindre ?
Adopté fin 2015, l’Accord de Paris sur le climat a pour objectif de maintenir l’augmentation de la température moyenne de la planète en dessous de 2 °C (et de préférence à 1,5°C) par rapport aux niveaux préindustriels. Selon de nombreux scientifiques, cela réduirait considérablement les impacts du changement climatique. En 2022, rares sont les scientifiques et observateurs capables de parier sur le succès de cet objectif et ce n’est pas vraiment le fruit du hasard.
Pour les experts du GIEC, parvenir à limiter ainsi la hausse de la température passe obligatoirement par une réduction des émissions de GES de 37 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2010. Or, cette réduction des émissions devra se faire en seulement trois ans et devra se maintenir durant plusieurs décennies. Au regard de la manière dont les activités humaines ont repris de plus belle après la crise sanitaire, il semble qu’il y ait très peu de chances d’espérer.
Pourtant, des chercheurs de l’université de Melbourne (Australie) ont tenté d’apporter un peu d’optimisme dans leur étude publiée dans la revue Nature le 13 avril 2022.
De l’espoir malgré une réussite très incertaine
Les scientifiques australiens pensent que tenir les objectifs de baisse de l’empreinte carbone humaine pour 2030 suffirait à limiter le réchauffement climatique à 2 °C. Toutefois, cela s’accompagne d’une probabilité de réussite de 50 % et il faudrait également atteindre d’autres objectifs d’ici à 2050. Cette affirmation a été formulée après l’analyse de données sur les objectifs nationaux de 196 pays, mais également de données concernant les émissions de GES du secteur des transports. Sur cette base, les chercheurs ont effectué des simulations climatiques probabilistes afin d’évaluer le réchauffement climatique dans le futur.
Depuis le début de l’ère industrielle, la surface terrestre a subi un réchauffement de 1,1 °C. Ainsi, en y ajoutant un demi-degré, les conséquences seraient déjà gravissimes : hausse du niveau des eaux, tempêtes plus violentes, fonte des glaces, canicules plus fréquentes et disparition des coraux, entre autres. Néanmoins, les chercheurs de l’étude ont volontairement misé sur l’optimisme en donnant des résultats se basant sur le respect des gouvernements quant à leurs promesses.
S’il y a encore un an, personne n’imaginait que les objectifs des Accords de Paris pouvaient être atteints, cela serait ainsi toutefois encore possible. Les scientifiques donnent l’exemple de la baisse continue des coûts des énergies solaire et éolienne. Ils estiment même que certains pays pourraient dépasser leurs objectifs de réduction des émissions de GES. L’espoir est donc toujours de mise malgré des probabilités assez faibles. Cet espoir est également nourri par les pays en développement tels que l’Inde. Ce pays s’est en effet fixé un objectif de zéro émission nette d’ici à 2070.