Réchauffement climatique : l’humanité pédale-t-elle dans la semoule?

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Crédits : Public Domain Pictures

Une étude suggère que toutes les infrastructures existantes dans le monde s’appuyant sur les énergies fossiles sont déjà assez nombreuses pour nous élever à un niveau de réchauffement inacceptable.

L’accélération du réchauffement climatique et ses effets sur l’environnement ne devraient normalement aujourd’hui plus se discuter. Nous savons qu’il y a urgence, et que la principale cause de ce dérèglement du climat reste les émissions de dioxyde de carbone d’origine anthropique. Partant de ce constat, la meilleure chose à faire – dans un premier temps – serait d’arrêter de construire de nouvelles centrales à combustibles fossiles. Or, nous faisons exactement le contraire. Et les conséquences pourraient être dramatiques.

+ 850 Gt de CO2 dans l’atmosphère

Une récente étude américaine signée de l’Université de Californie à Irvine, publiée dans Nature, suggère en effet que si les infrastructures existantes utilisant des combustibles fossiles, telles que les centrales thermiques au charbon, sont maintenues dans leur état, celles-ci produiront 650 gigatonnes de dioxyde de carbone supplémentaires durant toute leur durée de vie. Des centaines de milliards de tonnes de gaz à effet de serre supplémentaires dans l’atmosphère, donc.

Mais ces chiffres ne concernent que les infrastructures existantes, auxquelles nous devons ajouter celles en cours de planification. En incluant les structures approuvées ou déjà en cours de construction, nous obtenons un total de 850 gigatonnes de CO2 supplémentaires dans l’atmosphère. Ce qui est, pour les chercheurs, largement suffisant pour faire passer la planète au-delà de la barre des 1,5 °C avant la fin du siècle.

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Une centrale à charbon en Pologne. Crédits : Pixabay

L’humanité pédale dans la semoule

Ce ne sont ici que des estimations, mais le message principal à retenir est le suivant : nous avons creusé un trou dans lequel nous sommes en train de rester coincés. Et nous continuons de creuser au lieu de trouver un moyen de nous en sortir. Pour limiter au maximum les effets du réchauffement du climat (et donc de son dérèglement), nous devrions normalement cesser de construire toutes les structures émettant du CO2. Et fermer les existantes dès que possible. Le problème qui se pose aujourd’hui, c’est que si certains pays commencent effectivement à faire des efforts dans le bon sens, la demande en énergie reste supérieure.

Autrement dit, pour combler la demande, nous sommes aujourd’hui « obligés » d’en rester aux combustibles fossiles, parce qu’il n’y a pas assez de solutions « vertes » capables de le faire. Résultat : certains pays dépensent plus que jamais dans le charbon. Les pays du G20 notamment, alors que ces derniers ont un rôle crucial à jouer dans la direction des efforts de lutte contre le changement climatique. On rappelle en effet que ces nations émettent près de 80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Or, ces pays dépensent plus de 50 milliards d’euros par an uniquement pour le charbon.

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