Quand le réchauffement climatique va-t-il franchir le seuil dangereux des 1,5 °C ?

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L’Organisation météorologique mondiale (OMM) alerte : il y a 66 % de chances que les températures annuelles moyennes mondiales à la surface dépassent temporairement le seuil d’une augmentation de 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels à un moment donné au cours des cinq prochaines années. Un tel réchauffement serait une première dans l’histoire de l’humanité.

Qu’est-ce que l’Accord de Paris ?

Depuis des décennies, les activités humaines, telles que la combustion des combustibles fossiles, la déforestation et l’industrialisation sont les principales responsables de l’augmentation des concentrations des gaz à effet de serre, notamment le dioxyde de carbone (CO2) et le méthane (CH4). Ces gaz piègent la chaleur du soleil à la surface de la Terre, ce qui entraîne un réchauffement global des températures, qui à son tour entraîne un dérèglement climatique.

Pour tenter de limiter le réchauffement climatique, des dizaines de pays ont adopté l’Accord de Paris en 2015 lors de la 21e Conférence des Parties (COP 21). Cet accord vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre afin de limiter l’élévation de la température mondiale en dessous de deux degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels tout en poursuivant les efforts pour la limiter à 1,5 degré Celsius.

D’après les chercheurs, ce seuil est en effet crucial pour éviter des impacts climatiques catastrophiques qui incluent un effondrement des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique occidental, des vagues de chaleur extrêmes, des sécheresses sévères, un stress hydrique ou encore des conditions météorologiques extrêmes dans de grandes parties du globe.

Pour atteindre cet objectif, les pays signataires ont adopté plusieurs mesures. En plus d’augmenter leurs propres efforts, les pays développés se sont notamment engagés à mobiliser conjointement 100 milliards de dollars par an afin d’aider les pays en développement. Enfin, l’accord avait également mis l’accent sur la transparence et la responsabilité en exigeant des pays qu’ils rendent compte de leurs émissions et de leurs actions de manière régulière.

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Une tendance inquiétante

Toutefois, malgré l’Accord de Paris, les émissions mondiales de gaz à effet de serre continuent d’augmenter, après un bref répit enregistré pendant la pandémie de Covid-19. D’ailleurs, la tendance actuelle est telle que le dépassement du seuil symbolique de 1,5 degré Celsius sera probablement atteint, au moins temporairement, au cours des cinq prochaines années, selon l’OMM.

D’après les chercheurs, cette augmentation soudaine des températures serait due à un nouvel El Niño. Pour rappel, il s’agit d’un phénomène qui se produit lorsque les températures de surface de la mer dans l’est de l’océan Pacifique tropical sont plus chaudes que la normale pendant plusieurs mois consécutifs. Cela a des effets sur les vents et les courants océaniques, ce qui entraîne des modifications des conditions météorologiques à travers le monde. L’Amérique du Sud, par exemple, est souvent plus humide, tandis que l’Australie, l’Indonésie, le nord de la Chine et le nord-est du Brésil sont touchés par un réchauffement et des épisodes de sécheresse.

Le prochain El Niño promet d’être particulièrement important. On s’attend à ce que de nouveaux records de chaleur soient battus au cours des deux prochaines années. D’après ce nouveau rapport, les probabilités de franchir le seuil de température de 1,5 C, qui étaient proches de zéro en 2015, s’élèvent désormais à 66%.

Les chercheurs ont également déclaré qu’une grande partie de ce réchauffement serait inégalement répartie. L’Arctique, toujours en première ligne, verra notamment ses températures fluctuer trois fois plus que le reste du monde. Cela aura pour effet d’accélérer la fonte des glaces, ce qui pourrait avoir de graves répercussions sur le courant-jet et le courant de l’Atlantique Nord. Or, ces deux systèmes sont cruciaux pour la régulation des températures dans l’Hémisphère nord.