Réchauffement climatique : les femmes, premières victimes

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Canicule au Rajasthan - Crédits : Sumit Saraswat/iStock

Perte de biodiversité, montée du niveau des mers, événements météorologiques extrêmes, si les effets du réchauffement climatique sur l’environnement sont connus de tous, en revanche, son impact social, et notamment sur les femmes, l’est beaucoup moins.

Le réchauffement climatique présente des effets catastrophiques sur tous les plans. En plus de contribuer à la disparition de nombreuses espèces animales et végétales, les épisodes de canicule à répétition associés à la hausse des températures achèvent de détruire les récoltes, diminuant les revenus des salariés se retrouvant dans l’incapacité de travailler, en plus de tuer la cohésion sociale à petit feu. Chez les populations les plus démunies, ces enjeux sont d’autant plus critiques, tout comme chez les femmes.

Les femmes, premières victimes du réchauffement climatique

Selon une étude publiée dans la revue JAMA Psychiatry portant sur 190 000 femmes Indiennes, Pakistanaises et Népalaises, la hausse des températures liée au réchauffement climatique augmenterait le risque de violence conjugale (intimidation sexuelle, viols, actes de violence physique ou verbale) de plus de 6%. Les chercheurs en charge de l’enquête expliquent cette augmentation des actes de violence physique par une aggravation des conditions de vie et du stress sous-jacent.

De plus, le réchauffement pourrait considérablement augmenter les risques de fausse couche ou d’accouchement prématuré chez les femmes enceintes.

Des canicules à répétition qui augmentent la misère sociale

Au Bangladesh, les canicules à répétition coïncideraient avec une plus grande pauvreté et une nette augmentation des mariages de jeunes filles de moins de quatorze ans. Cette précarité s’expliquerait par des ressources naturelles qui s’amenuisent (l’eau et la nourriture, notamment), ressources traditionnellement gérées par les femmes dans les pays en voie de développement.

D’après un rapport de l’ONU, les femmes ont tendance à travailler davantage en période de sécheresse de sorte à garantir les moyens de subsistance de leur famille, leur laissant peu de temps pour se consacrer à l’éducation, ou même percevoir un revenu.

En Afrique, le manque d’accès aux ressources et la mobilité limitée des femmes les contraignent à vivre dans des lieux où elles sont frappées de plein fouet par le changement climatique, énième facteur de stress et de vulnérabilité.

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Crédits : Parijatha Budidhi/iStock