Des chercheurs étasuniens ont mis au point une peinture donc la capacité réfléchissante est plus qu’exceptionnelle. Il s’agit de la peinture la plus blanche existante. Selon les chercheurs, celle-ci serait plus efficace qu’un climatiseur et pourrait agir en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique.
Une peinture ultra-blanche
En 2019, des scientifiques du MIT avaient présenté leur dernière création, à savoir le matériau le plus noir du monde. Capable d’absorber plus de 99,96 % de la lumière entrante, ce matériau est constitué de nanotubes de carbone. Dans un communiqué du 15 avril 2021, l’Université de Purdue (États-Unis) présente quant à elle la peinture la plus blanche du monde. L’objectif de cette innovation n’est autre que la lutte contre le réchauffement climatique.
Xiulin Ruan, professeur d’ingénierie mécanique et principal auteur des travaux, explique que la substance se compose de sulfate de baryum (BaSO4) en grande concentration. Ce matériau est habituellement utilisé pour blanchir les cosmétiques ainsi que le papier photo. Selon les résultats des derniers essais, la peinture en question réfléchit jusqu’à 98,1 % de la lumière du Soleil. Il y a six mois, ces essais montraient une capacité légèrement moins importante, à savoir 95,5 %.
Des avantages indéniables
L’étude publiée dans ACS Applied Materials & Interfaces fait état d’une puissance de refroidissement moyenne de 117 W/m². Ainsi, la peinture reste à plus de 4,5°C en dessous de la température ambiante. Actuellement, les peintures blanches classiques reflètent entre 80 et 90 % de la lumière du Soleil. Ainsi, elles ne peuvent pas rendre les surfaces plus fraîches que leur environnement.
Xiulin Ruan et son équipe sont persuadés que leur peinture pourrait intégrer la lutte pour le climat. Selon eux, l’idéal serait de peindre 1 % de la surface de la Terre avec cette peinture ultra-blanche. Rappelons que la superficie des terres immergées est de 148 millions de km², soit 29 % de la superficie du globe terrestre (510,1 millions de km² en tout). Ainsi, les chercheurs préconisent de peindre une surface de 5,1 millions de km², soit l’équivalent de la moitié du continent européen. Selon eux, cette surface pourrait être une zone inhabitée recouverte de rochers. Il est toutefois très difficile d’imaginer peindre une surface aussi grande.
La peinture en question pourrait aussi être utilisée dans le secteur du bâtiment. Cela permettrait d’économiser de l’énergie en limitant l’utilisation de systèmes de climatisation, surtout dans les pays chauds. Rappelons que les climatiseurs et autres ventilateurs représentent 10 % de la consommation mondiale d’électricité, une valeur qui pourrait atteindre les 40 % en 2050.

Les chercheurs estiment que peindre une surface de toit d’environ 90 m² permettrait d’obtenir une puissance de refroidissement de 10 kW. Or, cette valeur est plus importante que les performances réalisées par la plupart des climatiseurs. Désormais, les scientifiques travaillent sur un autre point très important : réduire le coût de fabrication de cette peinture et s’approcher de celui des peintures classiques.