Que se passe-t-il dans notre organisme lorsque l’on vapote ?

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Crédits : Liudmila Chernetska / iStock

Il est certain que vapoter est beaucoup moins dangereux que de fumer des cigarettes. Néanmoins, il reste important de comprendre ce qui se produit dans l’organisme des consommateurs de cigarettes électroniques.

Vaporisation vs combustion

Moins de deux décennies après son apparition, la cigarette électronique a conquis beaucoup d’utilisateurs. Elle est même assez souvent recommandée aux gros fumeurs pour se sortir du tabagisme. Néanmoins, la quantité de fumée (ou plutôt de vapeur) se dégageant de l’appareil et ses parfums parfois subtils interrogent. Il est donc important de comprendre son fonctionnement et ses effets sur l’organisme.

Rappelons que du côté des cigarettes classiques, une réaction chimique se produit lorsque le tabac se consume. Il s’agit de la combustion qui met en scène le feu, la chaleur et l’oxygène. Or, ce processus libère des composants toxiques tels que le monoxyde de carbone, le cyanure d’hydrogène, l’oxyde d’azote, des goudrons ou encore du benzène. Des cancers, maladies respiratoires et problèmes cardiovasculaires peuvent alors découler d’une consommation sur le long terme et peuvent également toucher l’entourage du fumeur (on parle dans ce cas de tabagisme passif).

En revanche, la cigarette électronique génère une vaporisation, le e-liquide passant de l’état liquide à l’état gazeux. Il n’y a donc aucune combustion. Deux substances composent ce type de liquide : le propylène glycol (PG) et la glycérine végétale. La première apporte la sensation recherchée par les fumeurs, une contraction du pharynx, et la seconde, une sensation légèrement sucrée ainsi qu’une production accrue de vapeur. Par ailleurs, il faut savoir que le mélange des deux substances représente une base diluante à la nicotine et aux arômes dont les quantités peuvent varier.

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Crédits : Wikimedia Commons / Lindsay Fox

Beaucoup moins toxique que les cigarettes, mais pas neutre

En France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) régule la commercialisation des e-liquides. Elle s’assure que les fabricants respectent les normes européennes à propos des matières premières. Cette agence s’assure notamment de l’absence de métaux lourds, de sucres et autres édulcorants dans ces liquides. Sont également à proscrire les huiles végétales et minérales, les vitamines et minéraux ainsi que les substances classées CMR (cancérogène, mutagène et reprotoxique) et STOT (toxicité spécifique pour certains organes cibles). Citons également les additifs stimulants ainsi que les libérateurs de formaldéhyde. Finalement, les e-liquides considérés comme non dangereux reçoivent la certification AFNOR.

Rappelons également que les e-cigarettes renferment une résistance, dont la température peut monter jusqu’à 200 °C lors de l’utilisation. Celle-ci permet de chauffer le liquide et d’orchestrer sa vaporisation sans dégradation chimique. L’utilisateur aspire ainsi une vapeur contenant de fines gouttelettes et du gaz, une partie étant rejetée et l’autre assimilée par l’organisme.

Ainsi, le vapotage n’est pas totalement neutre et le recul sur cette pratique (seulement quinze ans) ne permet pas encore d’en saisir pleinement les effets sur le long terme. En revanche, il est tout de même question d’une baisse de toxicité de 95 % par rapport au tabac en plus de l’absence de dépôt sur les poumons comme ceux des goudrons provoqués par les cigarettes classiques.