Un rapport plutôt inquiétant traite de l’infertilité en France

test de grossesse
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Récemment, le ministère des Solidarités et de la Santé a reçu les résultats d’une étude sur l’infertilité, sujet longtemps négligé par la communauté médicale, mais également par la société en général. Ces travaux donnent des détails en ce qui concerne les causes qui englobent notamment l’âge de la conception d’un enfant ou encore les perturbateurs endocriniens.

1 enfant sur 40 issu de la fécondation in vitro

L’infertilité est un problème présent un peu partout dans le monde, mais surtout dans les pays industrialisés, dont la France. Ce terme désigne les couples ne parvenant pas à avoir un enfant après un ou deux ans de rapports sexuels réguliers et non-protégés. Par ailleurs, l’infertilité peut toucher les femmes comme les hommes et malgré l’existence de certaines techniques médicales et de travaux sources d’espoir, les risques sont loin d’être négligeables, d’autant que ceux-ci augmentent.

Le 21 février 2022, le ministère des Solidarités et de la Santé a ainsi publié les résultats d’une étude traitant de l’infertilité en France. Ces travaux ont été commandés auprès de Pr Samir Hamamah, chef de service de biologie de la reproduction du CHU de Montpellier et de Salomé Berlioux, présidente de l’association Chemins d’avenir.

L’infertilité touche pas moins de 3,3 millions de personnes dans notre pays. Or, depuis plusieurs décennies, le recours à l’assistance médicale à la procréation a connu une hausse constante. Il faut savoir que le nombre d’enfants issus de la fécondation in vitro (FIV) progresse de 0,5 % tous les sept ou huit ans. Aujourd’hui, pas moins de 2,5 % des enfants français proviennent de la FIV, soit un sur quarante.

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Les causes de l’infertilité mises en avant dans le rapport

La hausse des recours à l’assistance médicale à la procréation n’est pas le fruit du hasard. Les auteurs du rapport confirment une diminution des capacités naturelles des femmes et des hommes à donner la vie. Les causes sont multiples, dont l’exposition à des produits reprotoxiques de type perturbateurs endocriniens que l’on retrouve un peu partout au quotidien. D’autres facteurs expliquant ce phénomène sont également mis en avant : consommation importante de tabac, de cannabis ou encore obésité et autres troubles de l’alimentation.

Les chercheurs ont identifié un autre facteur : le recul de l’âge moyen pour la conception d’un enfant. Selon l’étude, 25 % des enfants nés avant l’an 2000 avaient une mère de 35 et un père de 38 ans en moyenne. En 1975, les femmes devenaient mères à 24 ans en moyenne. Or, la fertilité féminine a tendance à baisser après la trentaine, avec une accélération dès 35 ans. De plus, il peut être à la fois question d’une insuffisance ovarienne physiologique et d’une baisse de la qualité des ovocytes.

Pour les hommes, le risque augmente après quarante ans avec une explosion dès la cinquantaine. Or, l’infertilité masculine est davantage en lien avec une baisse de la concentration de spermatozoïdes dans le sperme. Les chercheurs ont estimé la baisse de cette concentration à 50 % entre 1973 et 2011.