Rapport du Giec sur les océans : tous les voyants sont au rouge

Crédits : Pixabay

Un groupe d’experts du Giec a dévoilé ce mercredi un rapport spécial sur « l’état des lieux » des océans de notre planète. Et les nouvelles ne sont clairement pas bonnes.

Un rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) publié en octobre dernier tirait déjà la sonnette d’alarme. Le message était clair : si nous ne mettons pas en place des mesures drastiques et immédiates pour lutter contre le réchauffement climatique, les conséquences pour la planète seront désastreuses. Un nouveau rapport de ce même groupe d’experts, rassemblé à Monaco, vient d’être rendu public ce mercredi. Un constat, toujours aussi amer, qui se concentre aujourd’hui sur les océans et les zones gelées. Mais qui nous concerne aussi directement : « Toutes les personnes sur Terre dépendent directement ou indirectement de l’océan et de la cryosphère », préviennent d’emblée les chercheurs.

Hausse du niveau de la mer et acidification

On y apprend plusieurs choses. Que le niveau des océans est en train de grimper de 3,6 millimètres par an. C’est deux fois plus que ce qui était observé durant le siècle dernier. Pendant ce temps, la température de l’eau continue de se réchauffer, favorisant ainsi davantage la fonte des glaciers, et donc la hausse du niveau des océans. Ceux-ci pourraient grimper de 1m10 d’ici la fin du siècle et de 5 mètres d’ici 2300 si rien n’est fait pour endiguer la crise climatique. La hausse du niveau des océans, apprend t-on, pourrait en revanche être contenue à maximum 60 cm si nous respectons les objectifs définis par les Accords de Paris.

Cette montée des eaux, forcément, ne serait pas sans conséquences pour les populations humaines qui, on le rappelle, vivent majoritairement près des côtes. Le rapport estime que les événements d’inondations ou de submersions marines, qui n’avaient lieu jusqu’à présent que tous les siècles, auront désormais lieu tous les ans.

Autre conséquence de la hausse de nos émissions de gaz à effet de serre : l’acidification des océans. Un tiers du CO2 lié aux activités humaines est en effet absorbé par les eaux chaque année. Ce CO2 se dissout ensuite pour former de l’acide carbonique qui modifie l’équilibre chimique de l’eau de mer en rendant son pH moins basique. Cette acidification, la vie marine la supporte très mal. Car qui dit pH plus acide dit aussi moins d’ions carbonates dans l’eau, nécessaires à la construction et à la conservation des coquillages et des squelettes. Les plus petits organismes se retrouvent plus vulnérables, affectant ensuite l’ensemble de la chaîne alimentaire.

Les océans saturent. Crédits : Pixabay

Méthane et mercure

Le rapport soulève également un autre phénomène inquiétant : la fonte du permafrost. Les températures trop élevées enregistrées ces dernières années autour du cercle arctique menacent en effet de libérer d’importantes quantités de méthane – jusqu’à présent contenu dans la glace et les roches – dans l’atmosphère. Méthane qui est, on le rappelle, un gaz à effet de serre beaucoup plus dangereux que le dioxyde de carbone. Un cercle vicieux donc, puisque si davantage de gaz à effet de serre sont libérés dans l’atmosphère, les températures continueront d’augmenter.

On apprend par ailleurs que plus de 800 000 tonnes de mercure seraient également contenues dans ce permafrost. En cas de libération, ces polluants pourraient alors directement intégrer les eaux, intoxiquant l’ensemble de la biosphère.

Le constat est donc sans appel : tous les voyants sont au rouge. L’océan arrive à saturation. Le auteurs de ce rapport plaident ainsi, encore une fois, pour que soient respectés les Accords de Paris, qui visent à limiter le réchauffement climatique en dessous de 2°C. La vie marine (et donc la nôtre), en dépend.

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