Un groupe d’experts du Giec a dĂ©voilĂ© ce mercredi un rapport spĂ©cial sur « l’Ă©tat des lieux » des ocĂ©ans de notre planète. Et les nouvelles ne sont clairement pas bonnes.
Un rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) publiĂ© en octobre dernier tirait dĂ©jĂ la sonnette d’alarme. Le message Ă©tait clair : si nous ne mettons pas en place des mesures drastiques et immĂ©diates pour lutter contre le rĂ©chauffement climatique, les consĂ©quences pour la planète seront dĂ©sastreuses. Un nouveau rapport de ce mĂŞme groupe d’experts, rassemblĂ© Ă Monaco, vient d’ĂŞtre rendu public ce mercredi. Un constat, toujours aussi amer, qui se concentre aujourd’hui sur les ocĂ©ans et les zones gelĂ©es. Mais qui nous concerne aussi directement : « Toutes les personnes sur Terre dĂ©pendent directement ou indirectement de l’ocĂ©an et de la cryosphère », prĂ©viennent d’emblĂ©e les chercheurs.
Hausse du niveau de la mer et acidification
On y apprend plusieurs choses. Que le niveau des ocĂ©ans est en train de grimper de 3,6 millimètres par an. C’est deux fois plus que ce qui Ă©tait observĂ© durant le siècle dernier. Pendant ce temps, la tempĂ©rature de l’eau continue de se rĂ©chauffer, favorisant ainsi davantage la fonte des glaciers, et donc la hausse du niveau des ocĂ©ans. Ceux-ci pourraient grimper de 1m10 d’ici la fin du siècle et de 5 mètres d’ici 2300 si rien n’est fait pour endiguer la crise climatique. La hausse du niveau des ocĂ©ans, apprend t-on, pourrait en revanche ĂŞtre contenue Ă maximum 60 cm si nous respectons les objectifs dĂ©finis par les Accords de Paris.
Cette montĂ©e des eaux, forcĂ©ment, ne serait pas sans consĂ©quences pour les populations humaines qui, on le rappelle, vivent majoritairement près des cĂ´tes. Le rapport estime que les Ă©vĂ©nements d’inondations ou de submersions marines, qui n’avaient lieu jusqu’Ă prĂ©sent que tous les siècles, auront dĂ©sormais lieu tous les ans.
Autre consĂ©quence de la hausse de nos Ă©missions de gaz Ă effet de serre : l’acidification des ocĂ©ans. Un tiers du CO2 liĂ© aux activitĂ©s humaines est en effet absorbĂ© par les eaux chaque annĂ©e. Ce CO2 se dissout ensuite pour former de l’acide carbonique qui modifie l’équilibre chimique de l’eau de mer en rendant son pH moins basique. Cette acidification, la vie marine la supporte très mal. Car qui dit pH plus acide dit aussi moins d’ions carbonates dans l’eau, nĂ©cessaires Ă la construction et Ă la conservation des coquillages et des squelettes. Les plus petits organismes se retrouvent plus vulnĂ©rables, affectant ensuite l’ensemble de la chaĂ®ne alimentaire.

Méthane et mercure
Le rapport soulève Ă©galement un autre phĂ©nomène inquiĂ©tant : la fonte du permafrost. Les tempĂ©ratures trop Ă©levĂ©es enregistrĂ©es ces dernières annĂ©es autour du cercle arctique menacent en effet de libĂ©rer d’importantes quantitĂ©s de mĂ©thane – jusqu’Ă prĂ©sent contenu dans la glace et les roches – dans l’atmosphère. MĂ©thane qui est, on le rappelle, un gaz Ă effet de serre beaucoup plus dangereux que le dioxyde de carbone. Un cercle vicieux donc, puisque si davantage de gaz Ă effet de serre sont libĂ©rĂ©s dans l’atmosphère, les tempĂ©ratures continueront d’augmenter.
On apprend par ailleurs que plus de 800 000 tonnes de mercure seraient Ă©galement contenues dans ce permafrost. En cas de libĂ©ration, ces polluants pourraient alors directement intĂ©grer les eaux, intoxiquant l’ensemble de la biosphère.
Le constat est donc sans appel : tous les voyants sont au rouge. L’ocĂ©an arrive Ă saturation. Le auteurs de ce rapport plaident ainsi, encore une fois, pour que soient respectĂ©s les Accords de Paris, qui visent Ă limiter le rĂ©chauffement climatique en dessous de 2°C. La vie marine (et donc la nĂ´tre), en dĂ©pend.
Source
Articles liés :