Radioactivité : l’incinération d’un patient met en danger les employés d’un crématorium !

Crédits : PxHere

Outre-Atlantique, un crématorium a été accidentellement contaminé après avoir brûlé le corps d’une personne décédée. Cet accident peu banal trouve sa source dans le fait que le patient avait été traité en intraveineuse à l’aide d’un produit radioactif à peine quelques jours avant son décès.

Une histoire surprenante

Comment une pollution radioactive a-t-elle pu résulter de la crémation d’un corps humain ? Le cas a été décrit par des médecins de la Mayo Clinic dans une publication du Journal of the American Medical Association (JAMA) le 26 février 2019. Tout d’abord, il faut savoir que le défunt ayant causé l’accident était âgé de 69 ans et était atteint d’un cancer du pancréas.

Il avait été traité quelques jours avant sa mort au Lutétium Lu 177-Dotatate, un médicament anticancéreux autorisé seulement depuis 2018 par la FDA aux États-Unis. Par ailleurs, le produit en question est administré par radiothérapie interne vectorisée (RIV), c’est-à-dire que le patient se voit inoculer un peptide irradié par le radio-isotope Lutétium-177. Ce dernier cible la tumeur à laquelle il se lie, puis libère son énergie avant d’être évacué dans les urines.

Le fait est que le patient s’est senti mal après seulement deux jours de radiothérapie, et s’est rendu dans un autre hôpital, où il succombera quelques jours plus tard. Or, la crémation a eu lieu 5 jours après la mort tandis que le Lu 177-Dotatate est doté d’une demi-vie de 6,65 jours ! Ainsi, la substance était toujours présente en grande quantité dans le corps au moment de la crémation.

Les employés du crématorium exposés

Les employés du crématorium n’avaient pas été prévenus du traitement du patient. Un mois après la crémation, le premier hôpital ayant traité le patient a toutefois pris connaissance de son décès et contacté immédiatement le crématorium concerné. Des vérifications seront faites, et une dose de radiation de 7,5 mR/h (ou 0,075 mSv) sera détectée au niveau du four et des filtres.

En revanche, il faut savoir que le taux de radioactivité se réduit lorsque l’on s’éloigne du four. Cependant, les employés du crématorium ont quant à eux été exposés à une radiation élevée. Ceux-ci ont alors effectué des tests urinaires afin de détecter une éventuelle présence de Lutétium dans leur organisme, ce qui n’a finalement pas été le cas. Cet exemple montre qu’il incombe de prévenir ce genre de risque de contamination. En effet, la crémation du corps d’un patient volatilise le produit et les employés des lieux sont aux premières loges !

Crédits : Flickr/Andrew « FastLizard4 » Adams

Sources : Gizmodo – Futura Sciences

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