L’humanité est très loin de connaître l’ensemble des espèces animales qui peuplent les profondeurs océaniques. Afin de progresser dans cette quête, une université américaine a mis au point un robot marin en théorie capable d’explorer les abysses.
Explorer au-delà de 4 000 m de profondeur
Rappelons tout d’abord que 24,9 % des profondeurs océaniques ont été cartographiées et seulement 5 % véritablement explorées. Or, la surface des océans et des mers couvre tout de même à 70 % celle de la terre. Parmi les lieux les moins familiers pour les humains, nous retrouvons les abysses (ou zones abyssales). Ce terme désigne l’ensemble des zones très profondes des océans, c’est-à-dire au-delà de 4 000 m et jusqu’à 11 000 m, la fosse des Mariannes étant le point le plus profond connu.
Une équipe de chercheurs de l’Université de Rhode Island (États-Unis) a publié une étude dans la revue Science Advances le 17 janvier 2024. Dans leur publication, les scientifiques ont présenté un nouveau robot marin : RAD2. L’objectif de cette machine est justement d’explorer la zone abyssale des océans, de capturer des images et de découvrir de nouvelles espèces animales à étudier.
Un robot aux capacités très intéressantes
RAD2 est un petit robot dodécaèdre (avec douze faces) dont le volume est équivalent à celui d’un ballon de football. À découvrir dans une vidéo publiée par le New Scientist (voir en fin d’article), le robot est capable de se plier et se déplier sur commande afin de capturer temporairement les créatures marines à examiner. L’engin peut aussi prélever délicatement des échantillons sur les animaux, puis les conserver jusqu’à sa remontée en surface. Autrement dit, RAD2 peut pratiquer une biopsie sur un animal sans le blesser avant de le relâcher. Toutefois, les scientifiques travaillent actuellement à une amélioration de cette technique.
Par ailleurs, RAD2 dispose d’une caméra vidéo qui filme en 4K et qui peut ainsi capturer des images exceptionnelles des fonds marins. Le robot peut également scanner les animaux au moyen de plusieurs dispositifs de numérisation en 3D. Ainsi, il est possible de générer des modèles virtuels des créatures rencontrées lors de l’exploration. À l’avenir, ses douze faces devraient être équipées d’un capteur pour permettre de collecter en une fois toutes les données nécessaires sur un animal.
Enfin, RAD2 a participé à deux expéditions à des profondeurs allant jusqu’à 1 200 m (zone bathypélagique) où la pression est 120 fois plus importante que la pression atmosphérique. L’engin a pour l’instant récupéré quatorze échantillons et participera à d’autres expéditions afin de prouver davantage ses capacités. L’engin s’aventurera ensuite toujours plus profondément, l’objectif final étant d’explorer les zones abyssales.