En réalité, la race des chiens ne détermine pas leur comportement

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Nous avons tendance à penser que l’ascendance raciale des chiens individuels est supposée être prédictive de leur tempérament et de leurs comportements. Mais est-ce réellement le cas ? Une étude basée sur un large échantillon d’animaux suggère que non, du moins pas de manière majeure.

Les troubles du comportement canin sont souvent proposés comme modèle naturel pour l’analyse des troubles neuropsychiatriques humains. Les troubles compulsifs sont en effet par exemple souvent observés pour se manifester de la même manière chez les humains et chez nos amis à quatre pattes.

Grâce à la technologie de séquençage de l’ADN et à la relation étroite entre les chiens de compagnie et leurs propriétaires, capables de décrire en détail les traits de comportement de leurs chiens, les études d’association à l’échelle du génome chez les chiens ont le potentiel d’identifier des zones génétiques uniques dans le génome canin susceptible de conduire à de nouvelles connaissances sur des gènes similaires chez l’Homme.

Génétique et comportement

En ce sens, une partie du travail d’Elinor Karlsson, qui étudie la génétique canine, consistait à collecter des données génétiques et comportementales sur des milliers de chiens. Avec toutes ces données en mains, la chercheuse pouvait alors poser une question que beaucoup se posent depuis longtemps : la race d’un chien détermine-t-elle vraiment son tempérament ?

Pour ces travaux publiés dans la revue Science, Karlsson et son équipe ont analysé les réponses à un sondage mené auprès de 20 000 propriétaires sur le comportement de leur chien. On leur a par exemple demandé comment ils interagissaient avec les gens, à quel point ils étaient faciles à entraîner ou comment ils se comportaient en cas de conflit, entre autres points.

Les chercheurs ont également séquencé l’ADN de plus de 2 000 chiens, dont la moitié étaient des croisés. Cet échantillon leur a permis de distinguer les races et les comportements. Si certains comportements étaient liés à certaines races sur le plan génétique, les chiens croisés ayant plus d’ascendance d’une race devraient alors partager les traits comportementaux de cette race.

« Nous pouvions alors commencer à disséquer ce qui était lié à la race et ce qui ne l’était pas, chose que nous ne pouvions pas faire avec uniquement des chiens de race pure« , détaille Elinor Karlsson.

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Un lien, mais très léger

Les résultats de toutes ces analyses vont à l’encontre des stéréotypes que beaucoup de gens ont sur leurs chiens. En effet, la race de chien ne prédit pas réellement son comportement, du moins pas de manière majeure.

Certains comportements, comme les hurlements, avaient bien des liens plus forts avec diverses races, comme les beagles et les limiers. La réactivité des chiens aux instructions avait également des liens génétiques. Les border collies avaient notamment tendance à être plus réactifs, tout comme les chiens de race mixte d’ascendance border collie. Cependant, dans l’ensemble, seulement environ 9% du comportement des chiens pouvait être expliqué par la race.

Ainsi, pour le reste, ce à quoi ressemble un chien ne vous dira pas comment il se comportera. Les grands chiens ne sont pas nécessairement plus calmes, les petits chiens (qui ont tendance à mentir sur leur taille) ne sont pas agressifs et certains ne sont pas plus effrayés que d’autres par exemple.

Ces résultats confirment par ailleurs une expérience commune à de nombreux propriétaires. Souvent, les gens ont tendance à adopter de nouveaux chiens de la même race que leurs anciens compagnons. Et bien souvent, ils sont frustrés de constater ces nouveaux arrivants ne se comportement pas de la même manière que les premiers.