Qu’advient-il de la graisse lorsque l’on perd du poids ?

Crédits : PublicDomainPictures / Pixabay

Malgré l’obsession de la société pour la perte de poids, la plupart ne savent pas exactement ce qu’il advient de la graisse lorsque nous la « perdons ». Il y a quelques mois, une étude levait le voile sur cette question.

La plupart ont déjà essayé, ou essayeront un jour de perdre du poids, par nécessité physique ou par souci esthétique. Certains aussi maigrissent sans le vouloir. Mais qu’advient-il de la graisse lorsque nous la perdons ? Une étude menée par une équipe de l’UNSW Science de Sydney révélait il y a quelques mois que les principales théories avancées jusqu’alors sont fausses : nous ne convertissons pas notre masse manquante en chaleur ou en énergie. Nous l’expirons, littéralement.

Les résultats, publiés dans le British Medical Journal, révèlent en effet que 10 kg de graisse « perdue » se transformeront finalement en 8,4 kg de dioxyde de carbone, qui est expiré lorsque nous respirons. Les 1,6 kilo restants seront excrétés par notre urine, nos larmes, notre sueur et d’autres fluides corporels. « La plus grande partie de la masse est expirée sous forme de dioxyde de carbone, elle se retrouve dans l’air », note l’auteur principal du document Ruben Meerman.

C’est après avoir lui-même perdu 15 kg que Meerman s’est intéressé à la biochimie de la perte de poids. Lorsqu’il demanda aux médecins ce qu’il advenait de toute cette graisse, il fut surpris de constater que personne ne pouvait lui répondre de manière précise, qu’il s’agisse de médecins, de diététiciens ou entraîneurs personnels. Toutefois après avoir interrogé 150 de ces professionnels, il découvrit alors que plus de la moitié pensaient que les graisses étaient converties en chaleur ou en énergie, au fur et à mesure que nous les décomposions. Mais en tant que physicien, Meerman savait que ce principe violait la loi de conservation de la masse. Le chercheur s’est alors associé à Andrew Brown, directeur de l’école de biotechnologie et des sciences biomoléculaires de l’UNSW. Ensemble, ils se sont penchés sur les réactions biomoléculaires qui entraînent une perte de poids.

Nous prenons du poids lorsque les glucides excédentaires et les protéines que nous avons consommées sont transformés en triglycérides – composés de carbone, d’hydrogène et d’oxygène. Ce derniers sont ensuite stockés dans des gouttelettes lipidiques à l’intérieur des cellules graisseuses. Il faut donc briser ces triglycérides pour accéder à leur carbone quand nous souhaitons perdre du poids. Les résultats ont montré que pour décomposer complètement 10 kg de graisse humaine, nous avons besoin d’inhaler 29 kg d’oxygène, et de brûler 94 000 calories. Cette réaction produit environ 28 kg de CO2 et 11 kg d’eau. Ainsi, les poumons sont le principal organe excréteur pour les graisses.

Cependant, ils ne pouvaient pas déterminer exactement ce qui arrivait aux cellules graisseuses dans cette réaction. Après des mois de recherche, Brown a retrouvé une formule tirée d’un article publié en 1949, montrant que les atomes d’oxygène sont partagés entre le carbone et l’hydrogène dans les graisses dans un ratio de 2 : 1, en formant du dioxyde de carbone et de l’eau. Cela leur a permis d’établir que 84 % des atomes d’une molécule de graisse sont expirés sous forme de dioxyde de carbone, et que les 16 % restants sont excrétés par nos fluides corporels.

Cela ne signifie pas que respirer profondément nous aidera à perdre du poids. Non, vous devez en premier lieu faire l’exercice pour débloquer le carbone et décomposer la graisse .

Source